[CORSE-MATIN] Des assises du commerce pour stopper la chute d’activité

[CORSE-MATIN] Des assises du commerce pour stopper la chute d’activité

Elus et CCI de Bastia ont tenté, hier, de répondre aux commerçants et artisans inquiets “d’une nouvelle concentration commerciale” à la sortie de la ville. Avec des solutions pour faire face à cette concurrence.

Répondre à l’état d’urgence au moment où de nombreux commerçants et artisans font face aux mêmes craintes sur le territoire national. Sur le grand Bastia, la peur s’est focalisée sur “la nouvelle concentration commerciale à la sortie de la ville de Bastia”. Dans la ligne de mire d’un collectif de commerçants et d’artisans, l’attribution par la communauté d’agglomération bastiaise de plusieurs terrains dans la zone d’Erbajolo, favorisant ces implantations.

Une réunion, organisée en février dernier par ce collectif, cristallise cette inquiétude. C’est ce qui a poussé la Chambre de commerce et d’industrie de Bastia (CCI 2B) et la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Corse (CMA 2B) à réunir les différents acteurs hier au campus CCI formation de Borgo, pour les premières Assises du commerce de proximité et de l’artisanat du grand Bastia.

Autour des trois tables rondes, huit représentants d’associations de commerçants, des élus communaux et intercommunaux et des institutions (État, Collectivité de Corse et chambres consulaires). L’objectif ? Faire face à une concurrence “toujours plus pressante tant par l’évasion numérique que par la multiplication des grandes surfaces”. C’est, en tout cas, comme cela que la brochure de présentation de cette journée décrit le “contexte”.

Trois questions concrètes sont posées aux participants : comment faciliter l’arrivée du client ? Comment donner envie de venir consommer et se balader ? Comment accompagner les commerces dans l’investissement ? À chaque thème, des propositions émergent, qui seront ensuite soumises à “l’ensemble des commerçants des territoires concernés” par voie dématérialisée.

À leur charge de classer ces résultats par ordre de priorité mais aussi de compléter cette liste existante. Mandaté pour mener cette mission, le cabinet Lestoux et associés fait un premier constat critique de la situation. En particulier sur le référencement numérique des commerces bastiais. “En tapant “commerces Bastia” sur Internet, il n’y a quasiment rien qui ressort, tacle David Lestoux, le directeur de ce cabinet d’experts. Le buzz n’est pas très positif “.

Au-delà du bilan, tous veulent voir émerger des réponses face à la chute d’activités. “Nous espérons beaucoup de ce genre de rencontres, avance Daniel Benedittini, président de l’association des commerçants du centre-ville de Bastia. Mais nous sommes satisfaits de trouver les élus autour de la table des discussions.

Du côté des artisans, on tire aussi les premiers enseignements de ces rencontres. “Les commerces sont plus nombreux que le potentiel de clientèle dans le grand Bastia, remarque Jean-Charles Martinelli, président de la chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Corse. Il y a une prise de conscience afin de faire évoluer les choses. Mais pour cela, il faut de la visibilité. À titre d’exemple, il faut pousser pour que la fibre optique soit installée partout. C’est un sujet d’actualité…

Reste à transformer les paroles en actes. Et s’adapter à un marché de plus en plus dur. “L’implantation de grandes surfaces en périphérie n’est pas spécifique à la Corse, appuie Jean Dominici, président de la CCI de Haute-Corse. Mais pour y remédier, il faut réfléchir au commerce d’aujourd’hui mais aussi à celui de demain…” Et passer de la réflexion au concret.

 ANTOINE GIANNINI