Visite du Premier Ministre en Corse / Contribution CCI2B

Visite du Premier Ministre en Corse / Contribution CCI2B

L’économie de la Corse présente de nombreuses spécificités (hyper-ruralité, prédominance du secteur touristique, étroitesse du marché intérieur, hyper-saisonnalité…), mais sa principale caractéristique reste sa forte exposition à de multiples contraintes et autres handicaps liés à l’insularité.

Récemment, un conflit social au sein d’une compagnie maritime est venu illustrer de manière spectaculaire cette fragilité par un blocus organisé pendant près d’une semaine sur le port de Marseille.

Ainsi, s’il a pu être observé fort logiquement les navires de la compagnie concernée empêchés de naviguer dès le premier jour de grève, de manière beaucoup plus surprenante, les navires de l’autre compagnie, cotitulaire de la délégation de service public Continent/Corse, ont été également retenus à quai par des voies de fait et autres entraves, constitutives d’un blocus des liaisons avec la Corse.

Notre profonde et déstabilisante vulnérabilité viendra s’exprimer d’abord par le silence des autorités, puis par leur expression stupéfiante exposant que cette situation illégale, observée sur le port de Marseille, privant la Corse de ses approvisionnements, était en réalité un problème corso-corse (Cf. courrier de M. le Préfet des Bouches-du-Rhône du 26 juin joint au dossier).

Cette récente et édifiante péripétie vient par ailleurs éclairer, par son actualité, notre travail initié voilà plus de 18 mois, destiné à objectiver (identifier et chiffrer) les contraintes spécifiques que nos entreprises doivent surmonter pour exercer leurs activités (Cf. Etude Goodwill Management 2019).

Ce champ de contraintes a fait l’objet d’un début de reconnaissance par M. le Ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, lors de son déplacement en Corse l’année dernière à la même époque, par l’Inspection Générale des Finances dans son rapport d’octobre 2018 « Pour une économie corse du XXIème siècle : propositions et orientations », et surtout par la Loi de Finances 2019, et notamment son article 135 (Zone de Développement prioritaire).

Force est de constater que si ces signes sont encourageants, ils restent insuffisants et ne sont donc pas de nature à équilibrer ni les chances, ni les charges, entre nos entreprises insulaires et leurs homologues continentales.

Nous souhaitons donc que soient rouverts et poursuivis les échanges pour :

  1. La pérennisation et l’extension du dispositif « Crédit d’Impôt pour l’Investissement en Corse » ;
  2. L’extension du bénéfice de la « Zone de Développement Prioritaire » aux entreprises existantes et pas seulement celles créées à compter du 1er janvier 2019 ;
  3. Une mesure pérenne de soutien, de type « situationnelle », qui par son effet, mette les entreprises qui exercent leurs activités en Corse en situation équitable au sein de l’ensemble métropolitain.

 

Dossier Blocus Port de Marseille Etude Goodwill 2019 - Synthèse