Dernière assemblée générale de son histoire pour la CCI2B

Dernière assemblée générale de son histoire pour la CCI2B

Ce matin à l’Hôtel consulaire, l’histoire le la CCI2B marque un temps d’arrêt, avec la dernière assemblée générale de notre institution.

Retrouvez ci-dessous l’intégralité du Président Jean Dominici :

“Il m’appartient la lourde tâche de prononcer pour l’ouverture de notre Assemblée Générale, un propos dont la portée va dépasser largement l’ordre du jour de nos travaux.

En effet depuis le décret n°2019-885 du 22 août dernier, les éléments de changement de notre structure, des évolutions lourdes, sont dorénavant officiels et définitivement actés.

Au 31 décembre prochain, l’ordonnance royale du 22 février 1843 sera abrogée, et comme nous l’avons souhaité, la CCI de Bastia et de la Haute-Corse appartiendra à l’Histoire.

Après 64 596 jours d’existence (176 ans, 10 mois et 10 jours), notre CCI cessera d’exister en tant que telle, pour venir dans son union consulaire à la CCI de Corse et à la CCI2A, former une nouvelle entité moderne, solide, et surtout, entièrement tournée vers l’avenir.

Evidemment, il est impossible ici de tracer ou rappeler toute cette Histoire, toute notre Histoire, tant elle est longue et multiple, surtout riche et fournie d’aventures, de succès et d’échecs, de périodes fastes, de crises et d’épreuves, mais je voudrais retenir le meilleur, et pour cela, rendre un hommage particulier aux hommes et aux femmes qui ont fait vivre cette institution, depuis son premier Président M. Louis BERTARELLI, jusqu’à chacune et chacun de nos 410 collaborateurs actuellement au travail pour irriguer et animer toute la cartographie de nos différents métiers et nombreux champs d’action.

Ils ont chacune et chacun à leur poste, à leurs degrés d’implication et d’intervention, contribué à cette extraordinaire aventure consulaire qui va se refermer dans quelques semaines.

Mais si nous ne sommes pas tristes ce matin, c’est que cette histoire consulaire, la nôtre, est loin d’être réellement terminée, …au contraire ! elle est même sur le point de repartir plus forte que jamais !

Tout d’abord, pour l’illustrer : bien sûr une image ! 

Notre facade, et la présence de Vulcain et de Mercure sur son magnifique fronton, m’autorisera à faire appel à l’Antiquité et à ses nombreux mythes, et celui particulièrement bien venu du Phenix qui tous les 500 ans sentant sa fin venir disparaissait dans son nid en flammes pour mieux renaître de ses cendres.

Bon je vous rassure… on va sûrement éviter les flammes… mais le 1er janvier prochain, nous allons effectivement renaître, et même renaitre plus forts encore ; avec nos amis collègues et voisins de Corse-du-Sud… unis au sein d’une même CCI de Corse, consolidée et métamorphosée, taillée pour faire face à une nouvelle ère consulaire et à tous les défis qui seront et sont déjà au programme.

Alors évidemment, on ne change pas d’histoire comme ça, ni par hasard, ni par un claquement de doigts.

Si le réseau national, en perte de vitesse, condamné même, des anciennes CCI se tourne aujourd’hui vers nous, c’est que l’énergie que nous dégageons, par la mise en mouvement de solutions originales et modernes, envoie des signaux que dorénavant toute la communauté a identifiés et mesurés.

Quels sont-ils en résumé ?

Le premier est probablement le plus spectaculaire ! dans notre pays, les CCI ont souffert et continuent de souffrir de leur faible capacité d’adaptation aux réalités politiques, budgétaires et économiques d’un monde en plein changement : 125 CCI pour 13 régions en France métropolitaine ; 16 landers en Allemagne et même 20 régions en Italie plus proche… comment imaginer un avenir sérieux et solide à nos chacune de nos 3 CCI sur un petit territoire comme la Corse ?  

Eh bien sans une volonté nouvelle et une détermination que nous avons puisées chacune et chacun au fond de nos propres convictions et ressources, la situation avait malheureusement de grandes chances de rester bloquée ici comme ailleurs.

J’allais dire ici plus qu’ailleurs !!

En effet, victimes, victimes consentantes même du syndrome des chiens de faïence si répandu dans notre ile, car en plus ici ils ont même parfois tendance à se tourner le dos, les CCI Corse, comme beaucoup de structures héritées du passé ou de la bi-départementalisation, auraient pu s’observer longtemps dans le blanc des yeux, sans anticiper ni réagir… alors que l’histoire générale continuait d’accélérer, la loi PACTE d’intervenir, nos missions d’être contestées, nos ressources à fondre de plus de 75 % en une petite décennie…

Dieu merci, les hommes et les femmes qui ont accédé aux responsabilités consulaires ces dernières années en ont décidé autrement, et sans que l’on ne discerne vraiment qui aura été le pygmalion, les chiens de faïence se sont animés, parlés, compris, et la confiance s’est installée… ouvrant la voie au changement et donc au salut.

Grâce à cette intelligence collective et cette cohésion nouvelle, et notre ami Paul Marcaggi ici présent, que je salue amicalement, en est l’illustration la plus frappante, les forces consulaires ont pu…. et ont su se rassembler au moment le plus propice pour anticiper les échéances et surmonter les écueils.

Le second signal est celui de l’audace : nous sommes les seuls face à l’adversité des réformes à ne pas avoir cédé à la facilité de postures défensives, de repli, les seuls à ne pas avoir supprimé de postes, licencié de collaborateurs, abandonné d’activité…

Au contraire, comme le lutteur Antée qui reprenait ses forces chaque fois qu’il touchait terre, les épreuves de ces dernières années nous ont profité et nous avons pu, grâce à ces ressources morales puisées au fond de nous-mêmes, convaincre l’Etat au plus haut niveau, notre ministre de Tutelle Bruno Le Maire au Parlement, avec évidemment le soutien de Mme la Préfète, du bienfondé de l’expérimentation d’un modèle spécifique d’organisation des CCI insulaires.

Grâce au travail de nos parlementaires et à l’engagement déterminé du Président du Conseil Exécutif de Corse, nous avons pu ainsi obtenir, excusez-nous du peu mais ça n’est pas notre habitude, obtenir un article dédié, un article de la célèbre loi PACTE spécialement consacré aux réseaux consulaires de Corse, et ce fameux article 46 est bien entendu le signal officiel de cette audace, de notre audace, que chacun dorénavant cherche à capter, comprendre et transposer.

Le chemin de l’union ouvert par notre propre volonté nous a donné de la robustesse, prolongé par notre audace, et donc dorénavant par notre projet de nous rattacher à la Collectivité de Corse, il nous donne de la perspective…

Et de la robustesse alliée à de la perspective, cela donne du mouvement ! cela donne à l’Histoire consulaire, l’occasion sérieuse et structurée de rebondir, d’ouvrir un nouveau chapitre que beaucoup ne voyaient pas et que peu pensaient possible il y encore quelques mois.

Alors aujourd’hui cette histoire, ces signaux, ce rebond … toutes ces opportunités ne demandent qu’à être traduites et concrétisées.

Les fées qui se sont penchées sur le berceau de notre nouvelle aventure avaient les bras chargés, et à défaut de cadeaux, les chantiers ne manqueront pas pour les mois qui viennent.

Car soyons clairs, notre plan de travail va désormais réunir et additionner les dossiers actuels de la CCI de Haute-Corse à ceux de la CCI de Corse-du-Sud, sans rupture ni décrochage ! au contraire la famille consulaire réunie, réincarnée et rassemblée, devra relancer et accélérer les efforts conjugués de chacun… pour optimiser les forces et ressources collectives de notre réseau.

Cette réincarnation dynamique et familiale, nous l’avons voulue et nous l’avons construite ! dès demain, dès aujourd’hui même… elle doit donner sa pleine mesure et par son énergie booster les instances ! élargir les horizons et ouvrir les portes d’un avenir consulaire au service de l’économie réelle de la Corse.

L’étude prévue à l’article 46, doit donc être lancée et la Collectivité de Corse doit accélérer ses procédures internes pour que le délai d’un an à compter de la promulgation de la loi PACTE, qui a démarré je le rappelle en mai 2019, soit bien respecté.

La Convention d’Objectifs et de Moyens, à intervenir entre notre tutelle préfectorale, CCI France et nous-mêmes, doit aussi être lancée, et même conclue avant la fin de l’année, pour sécuriser la période transitoire entre la situation actuelle et la nouvelle organisation que nous poursuivons.

Le renouvellement de nos concessions, et en particulier les procédures et calendriers, doivent être partagés et communiqués ; nous avons mérité de disposer d’un préavis suffisant pour nous préparer et nous adapter aux conséquences des décisions de gestion, quelles qu’elles soient, de la collectivité dans ce domaine, comme dans tous les autres d’ailleurs.

Evidemment, nos services qui préparent l’union consulaire doivent y parvenir sans mettre le pied à terre, ni même freiner ou ralentir, l’ensemble des plans d’actions, des investissements, des programmes … que nous déployons aux quatre coins de notre espace d’activité.

C’est pour toutes ces raisons, sans regrets ni tristesse, avec tous ces espoirs et avec l’immense satisfaction du travail accompli que je vais clôturer mon propos par des remerciements et des félicitations.

Merci et bravo chers collègues, élus et techniciens, cadres et collaborateurs…

Merci pour toute l’énergie et tout le travail engagé, l’immense somme de travail au service de notre territoire, de nos missions, de nos ressortissants…

Bravo pour vos résultats, nos résultats, ils illuminent, ils constellent même ! par leur valeur et leur qualité la dernière page de notre chapitre, et ils ouvrent par leur performance les pages plus grandes encore de la nouvelle aventure qui s’ouvre devant nous…

Je suis ému, c’est vrai… 

Mais aujourd’hui plus que jamais, et comme jamais… je vous dis que je suis plein de fierté ! 

Très fier de nous ! encore plus fier de vous !

Ça n’est pas mon habitude, ni la vôtre, mais sincèrement… quand je regarde le chemin parcouru, la qualité de nos équipes et les portes que nous avons ouvertes… je me dis que franchement… on n’est pas les élèves les plus maladroits de la classe insulaire, et même soyons francs, on n’est pas non plus les derniers du lycée consulaire national !!!   

Merci… et longue vie à la nouvelle CCI de Corse.”