[LA LETTRE – CCI DE CORSE] Levée de boucliers économiques

[LA LETTRE – CCI DE CORSE] Levée de boucliers économiques

Compte tenu du calendrier de l’épidémie, la saison touristique se hisse naturellement au sommet de la pile des préoccupations de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse.

Les compagnies de transport ne fonctionnent pas à plein régime, tant s’en faut, et le niveau des réservations est historiquement bas.
La volonté clairement affichée par notre institution est d’accompagner tout entrepreneur et tout commerçant de Corse qui subit les effets de la crise sanitaire de plein fouet. Ce soutien prend la forme d’un bloc de mesures, de véritables boucliers économiques.
LA MESURE I consiste à lever un fonds régional de soutien en direction des secteurs les plus exposés, tourisme, transport, commerce de proximité, destiné à la prise en charge financière de l’amortissement sans frais de ce qu’il convient d’appeler une « année blanche » et ce, sur une période pouvant aller jusqu’à 7 ans. Le montant de l’année blanche est plafonné à 100 000 euros maximum par entreprise. Elle est financée en deux phases (début de saison et ultérieurement) par un prêt à taux zéro par les banques partenaires, le coût des intérêts et des frais étant conjointement assumé par la CCIC et la CdC. Un coût estimé à 10 millions pour un volume global du fonds de 138 millions.
LA MESURE II s’inscrit dans le droit fil des dispositions nationales et prévoit l’exonération des cotisations patronales de sécurité sociale pour le second et le troisième trimestre 2020. Un dispositif exceptionnel accordé il y a six ans aux entreprises affectées par un long conflit maritime. Aujourd’hui, ce sont les secteurs atteints économiquement par le coronavirus qui sont en première ligne, tourisme, transport, agroalimentaire, agriculture, artisanat. Les entreprises qui souhaitent bénéficier de ce dispositif remplissent une déclaration très simple, téléchargeable sur les sites des organismes sociaux concernés, leur permettant de donner des informations succinctes sur leurs difficultés conjoncturelles, baisse du chiffre d’affaires, perte d’exploitation, etc., et d’attester sur l’honneur la réalité des éléments rapportés.
LA MESURE III est déjà à l’œuvre depuis la sortie progressive de crise puisqu’il s’agit donner les moyens de communication aux opérateurs de transport de promouvoir la destination corse.

Chambre régionale et Collectivité de Corse sont encore étroitement associés dans la mise en place du fonds exceptionnel « Sustegnu-Covid 19 » pour prendre en charge le coût des prêts de trésorerie octroyés par les banques partenaires, plafonnés à 100 000 euros et amortis sur une durée pouvant aller jusqu’à 5 ans avec la possibilité de positionner les premières échéances après la saison 2021.
Les prêts ne peuvent pas être contractés au-delà du 31 décembre 2020. Le coût global de l’opération est de 7,5 millions d’euros pour un volume global du fonds allant de 85,5 à 92,4 millions suivant le degré de garantie des organismes bancaires.

Hébergement non déclaré : le préfet alerté

Encore faut-il que des difficultés parasitaires ne rendent pas, plus encore, le terrain miné. C’est la raison pour laquelle, le 16 juin, le président Jean Dominici s’est adressé au préfet de Région afin de rappeler à l’État que les professionnels du tourisme, déjà soumis à l’angoisse du lendemain avec de lourdes contraintes liées aux transports, à la désaffection de la clientèle et aux problèmes de recrutements, sont confrontés à un fléau, récurrent mais plus cataclysmique encore dans le contexte actuel de crise, celui des locations saisonnières non marchandes et du paracommercialisme en matière d’hébergement touristique.
« Ce parasitisme économique aux effets dévastateurs bien connus et identifiés, écrit Jean Dominici au préfet Franck Robine, s’est fortement développé ces dernières années en Corse plus qu’ailleurs peut-être, surtout dans les stations balnéaires et nous devons donc le combattre avec une vigueur et une efficacité renforcées car il vient phagocyter, singulièrement pour cette saison, les maigres espoirs de reprise… »
Le président de la CCI de Corse sollicite in fine une session de travail entre leurs services respectifs en présence des représentants de l’UMIH afin de définir une stratégie, avec l’aval des communes concernées, pour combattre plus efficacement ce qui peut être considéré comme une maladie virale dont aucun vaccin légal n’est venu à ce jour contrecarrer la propagation.

Article paru dans l’édition n°1 (Juillet-Août 2020) de La Lettre – CCI de Corse

N°1 - LA LETTRE - CCI DE CORSE