[CORSE NET INFOS] Covid-19 et économie corse : un plan de relance proposé à Paris

[CORSE NET INFOS] Covid-19 et économie corse : un plan de relance proposé à Paris

Le monde économique insulaire est venu dire ce mardi, au Campus formation de la CCI de Corse à Borgo, son désarroi face à la crise qui après celle générée par la première vague de l’épidémie de la Covid-19 se profile à l’horizon de la seconde. Un message multiplié par le nombre, conséquent, des invités de la CCI de Corse venus débattre de la situation catastrophique qui est la leur avec les diverses institutions (CDC, ATC, ADEC, OTC, CESEC, Banque de France, etc).

Les échanges qui ont duré plus de 3 heures ont débouché sur une proposition formulée par Gilles Simeoni, président de l’Exécutif de Corse : celle de mettre rapidement sur pied un plan de relance économique qui, fruit des constats effectués sur le terrain tant par les salariés que les entreprises et du travail réalisé par la CCI de Corse ou la CdC, sera présenté dans un mois à l’assemblée de Corse. Un plan que l’on fera remonter jusqu’à Paris et qui, selon la volonté unanime s’étant dégagée des mille et une interventions de l’après-midi, devra prendre en compte tous les besoins du monde économique corse en dehors des diverses enveloppes allouées à l’Ile dans d’autres domaines.

Ils sont tous venus. Les organisations patronales comme l’U2P, la CPME Corsica, le Medef ; les organisations professionnelles comme l’UMIH Corsica, le cercle des grandes maisons, les Gîtes de France, les représentants de l’hôtellerie de plein-air,  les transporteurs routiers et de voyageurs, les guides diplômés de Corse, la Capeb, l’Union des ports de plaisance – qui est peut-être la seule à avoir tiré son épingle du jeu dès la fin du premier confinement – la Fédération des foires rurales, les experts-comptables et les représentants des syndicats de salariés (STC, CGT, CFTC) venus rappeler eux, que la crise était aussi sociale.

Au total ce sont une trentaine d’intervenants qui se sont succédé dans le campus formation de la CCI pour exprimer les uns après les autres les effets néfastes de la crise générée par le confinement et les conséquences catastrophiques que pourrait avoir la seconde vague de la Covid-19. Tous se sont exprimés pour dresser un tableau (noir) de la situation après Jean Dominici, président de la CCI de Corse, Jean-Charles Martinelli, président de la chambre régionale de métiers et de l’artisanat et Jean-François Samarcelli président de la chambre régionale d’agriculture.

Il est vrai que le président de la CCI de Corse avait donné le ton de l’après-midi en soulignant que, face à la situation faite à l’économie insulaire “l’urgence, la seule urgence qui vaille sur le terrain économique est désormais identifiée : c’est uniquement celle du passage à l’acte. Assez de palabres, de cycles, de discussions sans fin. Nous sommes convaincus que l’ensemble des mesures d’aides doivent se concentrer sur deux séries de mesures d’actions de portée immédiate”.
Des mesures qui selon Jean Dominici doivent porter sur la sauvegarde de l’économie, du tissu et des emplois car si “les mesures de protection nationales de début d’année ont été importantes, elles étaient inadaptées à notre réalité insulaire et aujourd’hui totalement dépassées”.

Pour le président de la CCI il importe d’éviter de venir s’écraser contre le mur de dettes, un “mur colossal de 1 milliard 200 millions d’euros, de reparamétrer le PGE, d’alléger les charges fiscales et sociales de 2020 et même 2021, de prolonger le dispositif d’activité partielle au-delà de la prochaine saison ainsi que de mettre en place des mécanismes de solidarité financière pour les secteurs les plus impactés.”

Pour Jean Dominici, “les moyens existent et ils sont nombreux”, sauf que, comme, par exemple, France-Relance et ses 100 milliards d’euros, “ne concernera pas, sauf de façon marginale, les TPE et PME de Corse. Cela n’est ni normal au nom de l’équité, ni acceptable au nom de la solidarité nationale, alors que nous sommes ceux qui avons le plus souffert des effets de la crise”.

Et pour en sortir il n’y a guère de mieux qu’un “plan ambitieux de relance spécifique à la Corse, construit avec un portefeuille de projets et construit sur un horizon de moyen terme” a martelé Jean Dominici. “Nous sommes réunis non pas pour se quereller, nu pour nous diviser, mais pour nous parler franchement, travailler ensemble, faire bloc, remonter des messages vers le national. Nous sommes là pour que l’économie de la Corse soit entendue et présente, bien présente dans les esprits des décideurs, de tous les décideurs en Corse comme à Paris !”.

Gilles Simeoni : “vous verrez que nous allons réussir”

Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’ATC, puis Jean-Christophe Angelini, président de l’Adec sont venus, chacun dans leur domaine, dresser le constat des effets de la crise mais aussi dire que les gros efforts qui seront engagés pour tenter, à la faveur de bonnes mesures, de redresser une situation qui était, déjà, anémiée avant la première vague de la Covid-19.

Puis après que Philippe Albertini, directeur général de la CCI, a repris par le détail les mesures évoquées par Jean Dominici, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, qui a fait l’historique de l’ensemble des, vaines, démarches menées auprès du président de la République et des divers ministres, a conclu cette réunion en préconisant à l’assemblée la co-construction d’un plan de relance qui pourrait être soumis rapidement à l’approbation de l’assemblée de Corse avant de remonter directement sur Paris…
Nous devons, ensemble, définir le contenu d’un contrat de relance et de reconfiguration de notre modèle économique et social. La position de la Corse doit être co-construite entre la Collectivité de Corse, d’autres élus et le secteur économique et social. Ce plan que nous allons proposer de co-signer au Gouvernement dans les semaines à venir, nous avons déjà commencé à le réaliser.”

Mais pour le président de l’Exécutif pas question de l’abonder avec les diverses enveloppes, déjà, allouées à la Corse. Elles feront, sans doute effet de leviers mais pas question de les inclure dans l’enveloppe du plan auquel on travaille déjà.
“Essayons, à présent, de nous réunir rapidement. Mettons en place des groupes de travail pour faire la passerelle ce que vous avez fait les uns et les autres, avec ce que nous avons, déjà synthétisé. Nous le faisons converger, nous nous mettons d’accord et dans 3 semaines nous avons un document opérationnel qui existe déjà, et qui, fruit d’un assemblage, de rationalisation et d’arbitrage, sera soumis à un vote de l’assemblée de Corse d’ici un mois.
“Montons ensuite, discuter à Paris et vous verrez que nous allons réussir”
a conclu Gilles Simeoni.

CHARLES MONTI

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