[La Lettre] Banque des Territoires : Fer de lance de la relance

[La Lettre] Banque des Territoires : Fer de lance de la relance

Impliquée, dynamique, au plus près des préoccupations locales. La Banque des Territoires, dernière-née de la Caisse des Dépôts, est à l’image de son directeur régional Frédéric Noël. Tant mieux, c’est une période où son action sera particulièrement profitable à l’économie locale et solidaire…

Lorsqu’une économie comme la nôtre a pour colonne dorique le climat, la préservation des paysages, la production haut de gamme, la fiabilité des transports, la qualité de l’accueil, elle a besoin de partenaires solides pour surmonter les épreuves aussi tenaces et aussi mortifères que celle que nous traversons depuis plus d’un an. La Banque des Territoires en fait partie et son appellation même exprime la plénitude de son utilité : elle a une capacité d’investir au plus près du terrain, là où les besoins se font le plus sentir. Des relations avec les acteurs locaux qui, pour revêtir un caractère financier et logistique comme beaucoup d’organisme publics, n’en demeurent pas humaines et frappées du sceau de la proximité immédiate. La volonté d’instaurer un climat de confiance se manifeste dans les mots et dans les actes de Frédéric Noël, le directeur régional de la Banque des Territoires, désormais davantage concentrée dans la relance économique où elle a un rôle primordial à tenir. Ses moyens sont loin d’être illimités mais son aide auprès des opérateurs publics et privés en faveur de secteurs dont elle saisit les spécificités territoriales est précieuse et complémentaire de tous les autres dispositifs, qu’ils émanent de l’État, de la Collectivité de Corse ou de la CCI de Corse.

« Donner les meilleures armes pour demain »

La Banque des Territoires est, en quelque sorte, la fille cadette d’une vieille et honorable dame, la Caisse des Dépôts qui protège l’épargne et accompagne les politiques publiques depuis plus de deux siècles. Ce n’est pas une structure juridique, plutôt une marque dont les missions sont orientées dans trois directions : la politique de la ville à travers, entre autres, le logement social, les écoles, les réseaux d’eau et d’assainissement mais aussi le développement équilibré des territoires, grâce à la mobilisation de l’épargne populaire ; l’accompagnement des notaires ; l’investissement local, son rôle le plus récent mais celui qui nous intéresse le plus ici.

« Au titre d’investisseur, nous intervenons en fonds propres jusqu’à 49 % des fonds propres de projets spécifiques qui se donnent pour perspectives le développement et la modernisation des activités concernées » explique Frédéric Noël qui s’exprime derrière son bureau ajaccien où il passe beaucoup moins de temps que sur le terrain. Les collectivités locales constituent l’essentiel de ses interlocuteurs, même si cette activité d’investisseur l’amène à travailler avec des professionnels. L’instrument principal de la Banque des Territoires mis à disposition des collectivités locales est la Société d’ingénierie de projets qui pilote notamment la conception stratégique des projets via des expertises et en évalue les impacts sur l’écosystème territorial.
« En cette période de crise sanitaire, la BPI, elle-même émanation de la Caisse des Dépôts, gère l’urgence, par exemple à travers les prêts garantis par l’État. La Banque des Territoires, pour sa part, inscrit son action dans la relance en fournissant les meilleures armes possibles pour demain et la période post-Covid.

Les secteurs d’activités stratégiques de la Corse, au premier rang desquels ceux liés au tourisme, doivent monter en gamme sur tous les plans, la rénovation, la modernisation, l’extension, la création avec, pour dénominateur commun, tout ce qui adhère au développement durable. » Dans cet esprit, et en étroite collaboration avec la Cadec, la Banque des Territoires réfléchit actuellement à la création d’une société foncière régionale dont la vocation est en particulier d’accompagner les nécessaires mutations, numérique, écologique et énergétique des entreprises touristiques.

« Complémentaire avec la CCI de Corse »

La Banque des Territoires intervient également dans le dispositif gouvernemental « Action Coeur de Ville » qui a pour ambition de redonner du souffle aux centres-villes de Bastia et d’Ajaccio à travers les commerces de proximité. Depuis la crise, un effort particulier a été consenti sur la digitalisation et la mise en oeuvre du click and collect. Elle a notamment soutenu la marketplace solidaire « Compru in Bastia » à hauteur de 20 000 euros.

« Une aide qui est susceptible de se généraliser à l’ensemble du territoire insulaire, explique encore le directeur de la Banque des Territoires. Sur cette question mais sur beaucoup d’autres également, nous échangeons régulièrement avec la CCI de Corse, son président Jean Dominici en particulier, car elle a une connaissance approfondie du terrain économique, les besoins, les attentes, les forces et les faiblesses de l’ensemble de ses acteurs, et ce, par filières. La CCI de Corse et la Banque des Territoires ne marchent pas sur les mêmes plates-bandes, leurs actions sont parfaitement complémentaires… »
Toutefois, Frédéric Noël admet que la Corse se distingue du commun des régions françaises.

« Certains dispositifs de l’État, très utiles à son économie, cela ne fait aucun doute, présentent des modalités d’application qui limitent notre capacité d’intervention. Chaque région a sa propre identité économique. En Corse, c’est le tourisme qui est prépondérant, un domaine où le crédit d’impôt, précieux, réduit notre potentiel d’investissement mais ce n’est en aucun cas un frein, il nous faut simplement agir un peu différemment… » La Banque des Territoires investit dans le projet d’un hôtel haut de gamme à Propriano, sur celui d’une unité de production d’hydrogène en plaine orientale et vient aussi huiler les rouages novateurs de l’économie sociale et solidaire. Frédéric Noël se meut partout en Corse comme un poisson dans l’eau. C’est sa deuxième île professionnelle après une longue escale de cinq ans à La Réunion. Cet autodidacte, qui a ses racines en Normandie et dans le Périgord, a franchi le seuil de la Caisse des Dépôts il y a plus de trente ans : « J’ai eu le coup de foudre pour cette institution et son coeur de métier, l’aménagement des territoires. Un hôpital, une route, une école, un hôtel, …. Tout ce qu’on fait est utile, structurant, et finit par se voir. Partout où je suis en fonction, c’est très valorisant. Aujourd’hui encore, dans mon métier comme dans ma vie privée, je considère mon séjour en Corse comme un privilège… »
C’est à mettre à son crédit…

ARTICLE PARU DANS L’ÉDITION N°10 (MAI 2021) DE LA LETTRE – CCI DE CORSE

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