[La Lettre] Nouvelle étape dans le dialogue avec l’Etat

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Trois propositions fortes au gouvernement

Alors que de la saison a tenu ses promesses, le gouvernement est venu prendre le pouls de la situation fin août. Une fois encore, la CCI de Corse a proposé des mesures justes et raisonnables.

Les étés se suivent et, par bonheur, ne se ressemblent pas. Tout n’a pas été idyllique, tant s’en faut, mais les premières remontées de terrain accréditent le constat d’une belle saison pour le tourisme qui pourrait se prolonger avec l’automne. Si la Corse demeure intrinsèquement une force d’attraction, la CCI de Corse avait effectué un travail titanesque de préparation pour la reconnecter aux continents français et européen, particulièrement sur le plan aérien. Ce n’était pas gagné d’avance face à la frilosité d’une majorité d’opérateurs, mais la stratégie incitative a porté ses fruits malgré un contexte sanitaire sans cesse changeant. Les résultats incitent bien évidemment à ne pas relâcher les efforts. De là à affirmer que « tous les indicateurs économiques sont au vert » comme l’a déclaré le ministre en charge des Comptes publics, Olivier Dussopt lors de son déplacement corse à la fin du mois d’août, il y a de la marge. À l’écoute des acteurs locaux, il a porté la bonne parole du Plan de relance. Mais la Corse demande toujours des mesures spécifiques…

D’abord, démolir le « mur de dettes »

Elle l’a fait à Corte, par l’intermédiaire de Jean Dominici. Le président de la CCI a réitéré sa satisfaction devant l’efficience des mesures de sauvegarde mises en oeuvre depuis le printemps 2020 qui ont permis d’éviter le pire, « mais la relance ne pourra développer sa dynamique en Corse qu’à la condition de réunir les adaptations que nous proposons depuis plusieurs mois sans grand succès… » L’exemple le plus emblématique est celui des 20 milliards de baisse des impôts de production dont les retombées pour l’économie insulaire sont insignifiantes, de l’ordre de 0,22%. « La Corse est la seule région métropolitaine dans ce cas et elle présentera donc le profil singulier des impacts les plus forts et des aides structurelles les moins élevées. Elle mérite donc un cadre de soutien spécifique » sous la forme de trois mesures énoncées à Olivier Dussopt.

La première concerne le traitement du « mur de dettes » dressé par le PGE . La puissance des mesures de sauvegarde dont a bénéficié la Corse doit intégrer de manière active les dernières propositions du ministre Bruno Le Maire : transformation au cas par cas en aides directes, refinancement par des prêts participatifs, allongement des durées de remboursement et, surtout, retraitement des dettes sociales relatives au tourisme : « Il n’est pas juste que seules les Zones Touristiques Internationales, Nice, Cannes, la Baule et autres stations balnéaires aient pu bénéficier de l’extension du dispositif d’exonération alors que nous avons été, j’insiste, injustement ignorés. »

La deuxième suggère le déploiement sur le terrain d’une équipe en ingénierie de projets à destination des entreprises. Compte tenu de la vulnérabilité de notre tissu insulaire, il est important d’avoir les moyens et l’expertise de candidater aux différents dispositifs de la relance dans un calendrier resserré.

La troisième a trait à l’accélération du dossier traité par ailleurs : la réforme des institutions consulaires spécifique à la Corse, actée par le gouvernement et prévue à l’article 46 de la loi PACTE. « Après la réunification des trois CCI de Corse, après le rapprochement de notre réseau avec celui des CMA, il est grand temps de passer à l’étape suivante et coordonner l’ensemble des institutions économiques locales sous l’égide du statut particulier de la Collectivité de Corse et de son rôle de chef de file dans tous nos domaines d’intervention. Le monde économique a besoin, aujourd’hui plus qu’hier, de cette simplicité et de cette rapidité, de politiques publiques lisibles et efficientes affranchies des millefeuilles institutionnels qui les entravent. »

Pour les modalités et le calendrier des échanges sur la base de ces trois propositions, la balle est, plus que jamais, dans le camp du gouvernement.

ARTICLE PARU DANS L’ÉDITION N°13 (SEPTEMBRE 2021) DE LA LETTRE – CCI DE CORSE

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