[CORSE-MATIN] Le bachelor Kedge, « tremplin » vers le monde professionnel

[CORSE-MATIN] Le bachelor Kedge, « tremplin » vers le monde professionnel

Avec un taux d’intégration professionnelle qui flirte avec les 90 % et des perspectives de carrière qui ne se circonscrivent pas à la Corse, le parcours bachelor dispensé au campus CCI Kedge de Borgo coche toutes les bonnes cases. Une formule gagnante sur des effectifs réduits.

Chaque année, des bacheliers font le choix de rejoindre le Campus Kedge de la CCI de Corse. Après avoir décroché le droit d’y entrer sur validation du concours, ces jeunes diplômés misent sur la formule bachelor, l’équivalent licence, le temps d’affiner leur projet professionnel. Ce BAC +3 généraliste, visé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, est souvent présenté comme un tremplin. Pour d’autres, c’est une fenêtre sur un monde professionnel qui ne se circonscrit pas à la Corse.

La toute dernière promotion composée tout au plus d’une vingtaine d’élèves croise dans les couloirs de ce campus implanté à Borgo, des BTS ou autres professionnels en formation. Ces futurs managers n’ont qu’une aspiration : emmagasiner ces fondamentaux essentiels pour avoir, plus tard, le choix.

Des masters connectés aux besoins économiques

De cette unique école de commerce corse qui gère à la fois le programme bachelor et le programme de management général, ils ressortiront avec l’envie d’entreprendre dans les domaines du marketing, de la logistique, de la gestion, du commercial comme des finances. Ces étudiants auront alors les clefs en main pour reprendre la relève des entreprises existantes, comme être force de propositions pour innover dans des secteurs en devenir en lien avec le territoire choisi. Sur le papier, telles sont les ambitions affichées. Et, avec un taux d’intégration professionnelle qui flirte avec les 90 %, les statistiques les confortent.

Force est de constater que la proposition séduit et produit déjà ses effets. Depuis, près de cinq ans, la formation est marquée par une nouvelle tendance : la poursuite des études. Leur niveau licence en poche, les étudiants aspirent à aiguiser leur curiosité et à se spécialiser. « Une fois leurs trois ans d’études terminées, l’insertion professionnelle sur le territoire était quasi immédiate mais à présent, ils s’inscrivent en master », souligne Pascal Agostini, le directeur CCI Formation Corsica. Profitant ainsi du réseau Kedge qui leur permet d’étudier sur d’autres campus pour y suivre les spécialités dispensées, ils se laissent volontiers embarquer. « Sans se déconnecter du territoire, ils ont la possibilité d’explorer le monde et d’intégrer le réseau des grandes écoles. » Cette mobilité conjuguée à leur profil d’alternant leur permet de pénétrer le milieu professionnel et de créer des contacts. Plusieurs portes s’ouvrent alors : le master, le chemin vers les grandes écoles ou le monde du travail.

Sur le campus de Borgo, les masters dispensés font toujours écho aux attentes économiques du territoire. La nouveauté de la rentrée de septembre n’échappera pas à cette règle. Zoom particulier sur le secteur porteur de l’agroalimentaire.

80 % poursuivent leur carrière loin de l’île

« Ceux qui souhaitent rentrer au regard de leur niveau et de leur expérience arrivent sans difficulté à trouver leur place dans le tissu économique local », indique le directeur CCI Formation. Mais le plus souvent, les diplômés qui jouent la carte Corsica sont déjà détenteurs d’un projet à développer. Transmission familiale à régler ou développement d’une marque insulaire à porter, leur feuille de route est toute tracée.

« Ils sortent de ces études, totalement opérationnels. Ils ont d’ailleurs souvent la possibilité, au terme de cette formation en alternance, d’obtenir un CDI sur place mais ils choisissent de ne pas le prendre », indique Pascal Agostini.

Une fois leur bachelor en poche, près de 80 % conviennent in fine de dérouler leur carrière loin de l’île.

Certains sont aujourd’hui responsables de la croissance d’enseignes, d’autres traders mais en remontant le temps, le passage par Kedge était cette marche stable à gravir pour mieux prendre son envol, le moment venu. Souvent loin de l’île.

JULIE QUILICI-ORLANDI