[CORSE-MATIN] Les chambres de commerce et de métiers partenaires

[CORSE-MATIN] Les chambres de commerce et de métiers partenaires

C’est l’acte I d’un dispositif prévu par la loi mais déjà anticipé en Corse. Les codes de l’artisanat et du commerce prévoient en effet que « les chambres régionales de métiers et de l’artisanat et les chambres de commerce et d’industrie régionales établissent, après chaque renouvellement général, un plan des actions ayant vocation à être mutualisées dans l’intérêt des entreprises de leur ressort ».

Dans cette démarche de partenariat, voulu tout autant par le législateur que par les acteurs de terrain, dans l’île, il ne s’agit, bien évidemment pas de fusionner les deux chambres qui garderont, chacune, leur identité et leurs spécificités mais bien de mettre en commun tout ce qui peut l’être, au bénéfice des commerçants, des artisans et des chefs d’entreprise.

Hier donc, à Corte, dans les locaux de la faculté de droit, les bureaux de la CCI régionale et de la CMA régionale tenaient une réunion commune. La première, manifestement, d’une série de rencontres. Les instances de ces deux chambres consulaires ayant déjà été élues depuis plusieurs mois, on aurait pu imaginer que cette réunion aurait déjà eu lieu.

Sauf qu’en ce qui concerne la chambre de métiers, un contentieux électoral était pendant. La cour administrative de Marseille ayant tranché, les élus consulaires considèrent qu’il ne s’agit plus d’un obstacle. L’autre facteur de retard, spécifique à la Corse celui-là, est issu de la loi Pacte. Il déplace notamment la tutelle des réseaux consulaires (infrastructures portuaires et aéroportuaires) de l’État vers la CdC.

Les représentants des entreprises devaient donc attendre que soit adopté par l’Assemblée de Corse le SRDE2I (schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation).

« Ce SRDE21 est inscrit à l’ordre du jour de la session de l’Assemblée de Corse de jeudi et vendredi. Ce qui va nous permettre de travailler dans un cadre », remarquent les responsables consulaires.

Une mutualisation à amplifier

Concrètement, les chambres de métiers et de commerce régionales ont déjà commencé à travailler en commun. Des partenariats ont déjà été noués entre les représentants des chefs d’entreprise, dans les domaines de la formation, de l’animation commerciale, du soutien aux entreprises en difficulté et de l’entreprenariat (création, reprise et transmission).

Pour les deux chambres et leurs représentants, ces partenariats sont à amplifier et à améliorer afin de mieux épauler leurs ressortissants. Et c’est dans ce sens qu’elles ont l’intention de continuer de travailler. Surtout, les présidents Jean Dominici et Jean-Charles Martinelli, ont bien l’intention de faire cause commune dans le cadre des prochaines discussions entre les élus de la Corse et le gouvernement. C’est d’autant plus important que les politiques ont tous souligné que la démarche ne peut pas être uniquement institutionnelle et qu’elle doit obligatoirement comporter un volet économique et social.

Est-il besoin de préciser que, dans ce contexte, les représentants des chefs d’entreprise plaident pour une simplification des démarches, dans tous les domaines. « Nous devons aller vers plus de décomplexification, car les démarches complexes induisent un très fort taux de renoncement et induisent au minimum d’importantes pertes de temps », indique un responsable de la CCI régionale.

Il ne faut jamais oublier que la plupart de nos ressortissants sont des TPE, des indépendants et des commerçants. Les chambres consulaires sont toujours à leurs côtés pour les aider dans leurs démarches mais nous avons eu la preuve, au plus fort de la crise Covid, qu’il était possible de prendre rapidement des décisions faciles à mettre en application », poursuit-il.

Cette entorse à la tradition bureaucratique française, les chefs d’entreprise et leurs représentants plaident pour qu’elle se mue en nouvelle bonne habitude. Et, bien évidemment, les chambres consulaires ont bien l’intention de demeurer unies pour que, dans les mois à venir, le volet économique des discussions entre Paris et la Corse ne soit pas passé par pertes et profits.

ISABELLE LUCCIONI