[CORSE-MATIN] « Les Nocturnes », lumières pour les soldes estivales

[CORSE-MATIN] « Les Nocturnes », lumières pour les soldes estivales

Elles y croient. Cette année, la pandémie ne viendra pas perturber les nocturnes, ces sessions shopping estivales étirées jusqu’à tard dans la nuit. « Il serait temps », siffle Cathy Acquaviva, présidente de la Fédération des associations de commerçants et d’artisans de Corte (Facac).

Mercredi prochain, au premier jour des soldes, puis tous les vendredis soir jusqu’au 19 août, cafetiers et restaurateurs sont invités à prolonger leurs activités dans la nuit. Ce sont eux qui, pour bercer le cours Paoli rendu piéton de 19 heures à minuit, mobiliseront des groupes musicaux. Raisonnablement, pour éviter la cacophonie.

« Il y a trois ans, les prestataires étaient financés par la chambre de commerce, pointe Christine Quastana, responsable du pôle animation de la CCI Corte. En plus d’une restriction budgétaire de l’organisme, le Covid a empêché les animations. Nous n’avons pas su redémarrer. Cet été, nous procédons différemment. Au lieu d’intervenir sur le choix des activités, nous subventionnons les commerçants, rendus maîtres des décisions. »

Danses et déambulations

Sur le papier, la saison précédente aurait dû avoir lieu. La faute à l’absentéisme plus qu’à la maladie. « Nous avons choisi d’annuler le projet au dernier moment parce qu’il n’y avait pas assez de monde », soupire Cathy Acquaviva. Alors, à la Facac, on s’est trituré les méninges.

Tous les moyens sont bons pour doper la fréquentation. Mercredi soir, les danseurs de l’école latine Salsa S’cool se produiront aux alentours de 19 h 30. « Pour les enfants, nous avons pensé aux déambulations de la KR Factory, se réjouit la présidente de la fédération. Le 15 juillet, puis une nouvelle fois le 5 août, trois princesses descendront le long du cours, entourées de leurs échassiers. Si vous aviez vu les robes… Elles sont immenses !» Elles valent bien leur part des 4 000 euros de budget injectés par la commune, qui se charge également du versant logistique des nocturnes.

Revoir les dates des soldes ?

Les quelques heures de rab s’additionnent à la réglementation municipale. Quoi qu’il arrive, extinction des feux obligatoire à minuit.

Un apport en oxygène aux commerces de proximité fragilisés, à qui les soldes en décalé peinent à profiter. Sur l’ensemble du département métropolitain – hors Alpes-Maritimes et Corse -, les ristournes sont amorcées dès le 22 juin et jusqu’au 19 juillet. « Nous écopons du dernier créneau », grimace Cathy Acquaviva. Distraitement, ses doigts jouent avec les coins de l’affiche des nocturnes. « Si, par le passé, elle a pu se rendre utile, la dérogation du préfet nous porte aujourd’hui préjudice. Lorsqu’ils arrivent, les portefeuilles continentaux sont déjà bien entamés. Il y a un véritable manque à gagner, en particulier sur les ventes privées. Il faudrait peut-être se réaligner sur nos voisins. »

ESTELLE HOTTOIS