La Lettre | Croisière : vers une Charte environnementale

La Lettre | Croisière : vers une Charte environnementale

La croisière en débat. 

Loin de s’inscrire dans la logique de la résignation, la CCI de Corse a multiplié les initiatives pour la relance de l’économie et du tourisme, notamment à travers la réactivation des transports. L’activité croisières en faisait partie. Sur 50 armateurs mondiaux de la croisière, 30 sont présents en Corse. Après deux années de quasi-interruption, la reprise des escales dans nos ports, Ajaccio en particulier, a généré des mouvements de protestation et une prise de position du président du Conseil exécutif, en session de l’Assemblée de Corse, en faveur d’une meilleure régulation du trafic. Début août, Jean Dominici lui adressait un courrier pour solliciter une réunion de travail. Elle s’est déroulée le 12 octobre à Ajaccio. Notre président n’est pas arrivé les mains vides. Il a soumis un cadre stratégique qui a retenu toute l’attention. En tout premier lieu, il est proposé d’élaborer une Charte environnementale, telle qu’elle existe dans plusieurs ports de Méditerranée, pour imposer aux compagnies un code de conduite plus vertueux encore que les règlementations en vigueur. À commencer par museler la pollution atmosphérique de plusieurs manières : recours à un carburant à très faible teneur de soufre (0,1%), réduction de la vitesse d’approche, limitation les escales simultanées en fonction de la taille des navires mais aussi zéro rejet d’eaux usées, zéro déchets, évitement des herbiers…

L’idée est d’exclure les bateaux polluants – et ce dès 2023 – et de proposer une incitation tarifaire aux bateaux « propres », par exemple ceux qui naviguent au GNL. Par ailleurs, la CCI de Corse suggère plus de transparence en rendant publics et en temps réel les résultats de la qualité de l’air après renforcement des dispositifs de mesure et adhésion à l’association Qualitair Corse. Enfin, la chambre a prévu de répondre à l’appel à projet européen EUROMED qui vise à réduire toutes les formes de pollution en Méditerranée, maritimes et terrestres. Parallèlement, il convient, d’une part, d’évaluer l’impact économique et social, direct et indirect, de l’activité croisière à l’échelle régionale et, d’autre part, de lancer une étude prospective afin que nos filières commerciales, artisanales et de service tirent plus et mieux profit des escales sur l’ensemble du territoire.

Le but est de bâtir un nouveau modèle économique de la croisière. « Un statut d’autonomie élargirait le champ des possibilités, mais nous avons déjà les moyens techniques et juridiques de son émergence » a déclaré Gilles Simeoni.

ARTICLE PARU DANS L’ÉDITION N°26 (novembre 2022) DE LA LETTRE – CCI DE CORSE

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