La Lettre | Tourisme : Un palais pour une École “5 étoiles”

La Lettre | Tourisme : Un palais pour une École “5 étoiles”

La création d’une École de tourisme, de l’évènementiel et de l’hospitalité est proche désormais de la rampe de lancement. À projet phare, lieu marin : le Palais des Congrès à Ajaccio.

L’ambition n’est que l’ombre du rêve, disait Shakespeare. La CCI de Corse et la CMAR de Corse ont un projet ambitieux qu’elles rêvent depuis longtemps de sortir de l’ombre. Un rêve qui pourrait bien prochainement prendre forme. Le projet, créer une grande institution dévolue à la formation, à la hauteur des espoirs, des besoins et de l’image d’exemplarité que veut renvoyer la Corse, une École de Tourisme, de l’Événementiel et de l’Hospitalité. C’est tout sauf un rêve de grandeur, c’est le dessein qui prospère au confluent de deux réalités, une réalité naturelle et une réalité conjoncturelle. 

D’un côté, la nature qui a déposé la Corse au coeur de la Méditerranée, le berceau de la Civilisation devenu à l’ère contemporaine une des destinations les plus attractives et les plus courues au monde. Son patrimoine environnemental et sa biodiversité, son histoire et ses figures de proue, sa culture et ses traditions, son universalité qui a été un phare sur les rives humanistes du Siècle des Lumières, font qu’elle attire tous les regards sur elle. Son potentiel touristique, à haute valeur ajoutée en termes de rayonnement international est la pièce maîtresse de notre économie : les activités, directes et induites, liées au tourisme représentent à elles seules près de 40% du PIB insulaire. Et le virage de la transition écologique que négocie le secteur sous la triple impulsion de l’État, de la Collectivité de Corse et de notre chambre éclaircit un peu plus l’horizon.

D’un autre côté, celui de la réalité conjoncturelle, la Corse du tourisme souffre depuis trop longtemps d’une plaie ancienne qu’elle ne parvient pas à cautériser : la difficulté quasi insurmontable à recruter et à fidéliser du personnel qualifié et d’enca-drement, réduisant ainsi l’espoir, tant recherché par les professionnels et par les pouvoirs publics d’étirer la saison sur huit ou neuf mois et résoudre ainsi tous les inconvénients inhérents à la sur-fréquentation. Or, malgré les louables efforts consentis tous azimuts, la formation est encore trop limitée en volume et en niveau.

UNE OFFRE PÉDAGOGIQUE INNOVANTE

Galvaniser les vocations, particulièrement auprès de la jeunesse corse, pour les métiers de l’héber-gement et de la restauration mais aussi élargir le champ de la formation à tout ce qui fait notre ri-chesse humaine et patrimoniale, l’hospitalité – valeur cardinale transmise comme un flambeau de génération en génération – la gastronomie et les arts culinaires, la pêche et l’artisanat, etc.

Voilà la vision stratégique portée par ce projet de création d’une École de Tourisme, de l’Événementiel et de l’Hospitalité. Une école dont l’excellence permettra d’acquérir des compétences à la faveur d’un enseignement qui sort des sentiers battus afin que chaque élève puisse à travers les savoirs s’épanouir sur un plan personnel. Et dont l’offre part de l’apprentissage adossé à des programmes diplômants à la formation professionnelle et conti-nue haut de gamme proposée en aval et en amont de la saison. Dans cette optique, des master classes seront régulièrement organisées pour que de grandes figures des métiers de l’hôtellerie, de la restauration et de l’évènementiel apportent à travers leur personnalité un savoir-faire unique, source d’inspiration et d’émulation. Ces invités de prestige intégrés dans le cursus de formation, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Car les programmes d’enseignement d’excellence que proposera l’École ne sont pas à concevoir, ils existent déjà pour la plupart et, à ce titre, ils n’ont pas besoin de passer par la longue phase de l’ingénierie pédagogique ou d’attendre des certifications officielles. Classés Erasmus, du nom du dispositif européen qui favorise les séjours studieux pour les jeunes en formation dans un pays de l’Union, ils sont « prêts à l’emploi » grâce au partenariat noué avec deux institutions elles-mêmes de prestige : l’illustre École hôtelière d’Avignon et l’École supérieure internationale de Savignac, à la renommée mondiale pour sa singularité pédagogique, depuis imitée par d’autres, qui consiste à promouvoir les qualités et les valeurs individuelles de chaque apprenant car considérées comme une plus-value inestimable au socle des connaissances académiques commun à tous.

LE CHOIX DU SITE COMME UNE ÉVIDENCE…

Pour héberger cette École, il fallait que le choix se portât sur un lieu-miroir à sa qualité et à ses ambitions. Le Palais des Congrès d’Ajaccio est apparu comme le site naturel idéal. Déjà, de par sa situation géographique, tel un navire amiral amarré sur les quais de la Cité impériale, ensuite parce que l’édifice, qui joue un rôle essentiel dans le domaine de la formation consulaire, mérite une destination plus remarquable et plus remarquée. Sur un plan pratique, elle recèle toute la surface requise pour accueillir les salles de classes, les ateliers et les plateaux techniques dont un laboratoire dédié à la cuisine-pâtisserie et même un restaurant d’application au dernier étage avec vue imprenable sur la mer pour permettre aux étudiants d’être directement confrontés aux réalités de leurs futurs métiers. Des métiers qu’ils exerceront dans la lettre et l’esprit du développement durable, respect de la biodiversité, circuits courts, décarbonation des activités…

Compte tenu de l’importance des aménagements à réaliser, l’ouverture de l’École serait au mieux envisageable pour la rentrée 2024. La création de cette institution, appelée à avoir un rayonnement méditerranéen et au-delà, n’est pas une lubie solitaire mais une odyssée collective. L’État, à travers l’Éducation nationale, et la Collectivité de Corse seront à n’en pas douter les deux grands alliés institutionnels du projet auxquels viendront se greffer l’Université Pasquale Paoli et plusieurs partenaires au premier rang desquels la Commune d’Ajaccio et la CAPA, l’UMIH Corse, des organismes et des entreprises qui ont pignon sur rue dans le tourisme.

Le décor est planté. Toutes les parties prenantes sont prêtes à se retrousser les manches et à emprunter le chemin de l’École…