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Son nouveau directeur régional, Jean-Luc Chaussivert, livre ses premières impressions sur l’économie insulaire et évoque le dispositif Opale qui le lie désormais par convention à notre chambre…
Son nouveau directeur régional, Jean-Luc Chaussivert, livre ses premières impressions sur l’économie insulaire et évoque le dispositif Opale qui le lie désormais par convention à notre chambre…
Après Calvi, le président du Conseil exécutif de Corse a prêché la bonne parole de la desserte aérienne de service public à l’aéroport Sud-Corse où les annonces ont été à la hauteur des attentes.
Dans un entretien publié ce mois-ci dans La Lettre de la Chambre de commerce et d’industrie de Corse, le ministre de l’Économie a notamment évoqué les discussions sur l’avenir institutionnel de l’île ainsi que la fiscalité des entreprises.
“La Corse doit se saisir de l’opportunité d’une réforme constitutionnelle.”
Ce sont les mots de Bruno Le Maire dans une interview parue dans La Lettre de la Chambre de commerce et d’industrie de Corse du mois de mai.
Interrogé sur le processus de Beauvau et sur les éventuelles “déclinaisons économiques” que pourrait conférer un statut d’autonomie, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique est resté prudent :
“Les discussions sur l’avenir institutionnel de la Corse sont en cours et il est donc bien trop tôt pour tirer des conclusions. Le président de la République a indiqué qu’une réforme constitutionnelle était envisageable. C’est là une perspective digne d’intérêt. L’ensemble des acteurs de l’île et du continent doivent se saisir de cette opportunité.”
Cette révision constitutionnelle pourrait être initiée après l’été prochain par le président de la République.
Lors de sa dernière visite dans l’île, en octobre 2018, Bruno Le Maire avait fait le voeu que la Corse soit un modèle de réussite économique insulaire aux yeux de tous les pays européens. Ce qui pourrait peut-être passer par un statut fiscal spécifique afin de réduire les inégalités liées à l’insularité entre les entreprises corses et celles du continent ?
“La Corse, répond le patron de Bercy, bénéficie déjà d’un grand nombre de dispositifs fiscaux favorables, qui visent à atténuer les inconvénients liés à l’insularité et à faciliter son développement économique : abattement spécial de 25 % sur la taxe foncière, crédit d’impôt pour l’investissement en Corse ou encore réduction d’impôt au titre des fonds d’investissement de proximité. J’ai tenu à conforter ces dispositifs dans la loi de finances pour 2023 et prévu un régime de taxation spécifique des plus-values immobilières les plus élevées sur l’île, afin d’apporter une solution à la sur-spéculation. Rien n’est jamais figé dans le marbre.”
“Nous soutenons tout projet de création d’une école du tourisme digne de l’île.”
Bruno Le Maire
Le ministre de l’Économie s’est également exprimé sur la création d’une école hôtelière à Ajaccio. Le projet est porté par la Chambre de commerce et la Collectivité de Corse.
Bruno Le Maire le soutient : “La Corse est l’une des régions les plus touristiques de France, ce qui contribue fortement à son économie, et elle s’empare des grands enjeux environnementaux qui vont la préserver. Pour soutenir cette activité et créer de l’emploi localement, nous avons besoin de former des jeunes à l’accueil, au service, à l’hôtellerie à un niveau d’excellence. Avec Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, ndlr), nous soutenons donc tout projet de création d’une école du tourisme digne de l’île, qui répondra à ses besoins.”
L’entretien se conclut avec l’éventualité d’une prochaine visite de Bruno Le Maire en Corse.
“Le plus tôt sera le mieux !”, confie le locataire de Bercy.
En attendant, les élus insulaires ont rendez-vous le 16 mai à Paris avec un autre ministre, Gérald Darmanin, pour la reprise des discussions sur l’avenir institutionnel de l’île.
À l’occasion d’un entretien accordé à la lettre mensuelle de la CCI de Corse, le ministre de l’Économie et des Finances a réitéré son souhait de voir l’île devenir “un modèle d’une réussite économique insulaire”, tout en invitant à se saisir de l’opportunité du processus de discussions avec l’État.En savoir +
Son aéroport, sécurisé, modernisé et prêt pour le trafic de nuit, a été le théâtre d’une concertation réussie entre la Collectivité de Corse, la CCI de Corse et les forces vives et politiques de la Balagne.
Mentre a so ultima visita inde l’isula, più di quattru anni fà, hà prisentatu Bruno Le Maire l’auguriu ch’ella sia a Corsica, à l’ochji di tutti i paesi europei, u mudellu di una riescita ecunomica isulana. Torna oghje, face valè sta cunvinzione u ministru di l’Ecunumia è di e Finanze à a Lettera di a CCI di Corsica.
Lors de sa dernière visite dans l’île, il y a plus de quatre ans, Bruno Le Maire émettait le voeu que la Corse soit, aux yeux de tous les pays européens, le modèle d’une réussite économique insulaire. Aujourd’hui encore, le ministre de l’Économie et des Finances, réitère sa conviction à la Lettre de la CCI de Corse.
Cette « Lettre » de mai apporte deux très bonnes nouvelles.
Avec son projet d’école d’excellence, la chambre de commerce entend doper l’attractivité des métiers de l’hôtellerie et de la restauration, boudés par les Corses. Si son plan de formation est bien ficelé, la chambre consulaire et ses partenaires entament à peine leur tour des investisseurs.
Cela ressemble fort à la concrétisation d’un vieux serpent de mer. La Chambre de commerce et la Chambre des métiers et de l’artisanat ont récemment finalisé leur projet d’école “de tourisme, de l’événementiel et de l’hospitalité”. Un projet “d’excellence”, vantent-ils, dont l’ouverture pourrait avoir lieu à la rentrée 2024. Cette école “5 étoiles” devrait se doter d’un siège à la hauteur de ses ambitions : le palais des Congrès d’Ajaccio. D’une centaine d’élèves, l’effectif pourrait progressivement passer à quelque 300 étudiants, du CAP au MBA en passant par le BTS et le Bachelor.
Un projet dicté par la nécessité de former une main-d’œuvre qualifiée dans un secteur qui se heurte à d’importantes difficultés de recrutement. Avec une volonté de différenciation revendiquée : “Nous nous sommes demandé quel concept nous pourrions développer, qui ne soit pas une reprise des programmes existants”, relate Pascal Agostini, directeur de l’enseignement et de la formation à la CCI, et en charge du projet.
Plusieurs filières devraient être proposées, certaines faisant déjà partie de l’offre de formation de la CCI (CAP en cuisine ou pâtisserie, bac pro arts de la cuisine, etc), d’autres restant à créer. Cette partie-là est résolument la plus novatrice puisqu’elle a vocation à former des profils à forte valeur ajoutée sur le marché des métiers de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme. D’abord dans les métiers de bouche (sommellerie, cuisinier en dessert, etc.), d’accueil, ou en management.
Au total, une quinzaine de formations pourraient être créées, en partenariat avec l’École hôtelière d’Avignon et l’École de management de l’hôtellerie-restauration de Savignac. Un point fort pour ce projet, puisque des intervenants des deux prestigieuses institutions consulaires pourraient venir enseigner dans la future école ajaccienne. “Nous avons un corps d’intervenants de 110 experts de ces métiers. Nous pourrions aussi apporter une vraie ingénierie de programmes et de développement pédagogique”, vante Cyril Lanrezac, directeur de l’École de Savignac, qui y voit aussi l’occasion “d’asseoir la marque” de l’école. “Un projet gagnant-gagnant”, résume-t-il.
Autre atout de cette formation : sa dimension internationale, entre échanges d’étudiants et stage à l’étranger. Le consortium Chambre de commerce-Chambre d’agriculture a obtenu récemment l’agrément Erasmus + et entend bien en faire profiter ses élèves. La formation devrait en outre s’appuyer sur des équipements flambant neufs qui prendront place au restaurant du Palais des Congrès rénové, et sur les moyens de son réseau de partenaires, notamment l’Afpa.
Objectif : créer des compétences qui dopent l’employabilité et constituent une vraie plus-value sur le marché du travail. À la tête de l’Union des Métiers et des Industries de l’hôtellerie (Umih) de Corse, Frédéric Ruiz se réjouit d’avance de voir des jeunes capables de “vendre des vins ou de faire de vrais desserts”. “Moi, je cherche des bartenders (barmen, NDLR) capables de faire des cocktails créatifs, mais les bacs pro ne forment pas à cela”, explique-t-il. “J’en ai un peu marre de voir des jeunes du Continent embauchés dans des hôtels de luxe pour faire des cocktails et payés 4 000 euros par mois. Je préférerais voir des jeunes corses occuper ces postes”, déclare le chef de l’Umih.
Ces métiers pourraient-ils constituer l’eldorado d’un secteur d’activité dans lequel règnent en maîtres la précarité et les bas salaires ? Des emplois haut de gamme dont le niveau de rémunération serait susceptible de booster l’appétence des jeunes Corses pour des emplois qu’ils ont tendance à bouder, voilà l’aspiration de Frédéric Ruiz. Selon l’Insee, l’hébergement et la restauration représentent près de 17 500 emplois en Corse. Or, 36 % des personnes qui les occupent résident en dehors de l’île. Par ailleurs, les formations existantes ne semblent pas en mesure de fournir la main-d’œuvre nécessaire. En 2020, seuls 120 jeunes ont été formés à ces métiers en Corse.
Si le projet est en bonne voie, la CCI débute la semaine prochaine son tour des investisseurs. CdC, État, commune et Capa devraient être sollicités. Pour un montant que la CCI n’a pas encore communiqué.
La direction régionale de la Banque de France a signé avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse, ce 13 avril, un partenariat pour promouvoir ses services de diagnostics économiques et financiers auprès des chefs d’entreprises insulairesEn savoir +