CCI 2B

[La Lettre] Rapprochement entre la CCI et la Collectivité de Corse

Vers la création d’un établissement public nouveau

C’est, en tout état de cause, ce que préconise le cabinet d’expertise eY mandaté dans le cadre de la loi pacte pour étudier la faisabilité d’un changement de tutelle pour les chambres consulaires de Corse. Une évolution statutaire souhaitée par le président du Conseil exécutif.

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[CORSE-MATIN] De quoi donner des couleurs au tourisme d’arrière-saison

Avant même l’arrivée des premiers estivants, et ce malgré un début de saison timide et une situation sanitaire incertaine, la Corse était présentée comme l’une des destinations phares de l’été. Une saison annoncée comme « cocorico » avec des envies de dépaysement dans la plus proche des îles lointaines. S’il est encore prématuré d’affiner les chiffres, force est néanmoins de constater que la Corse a bel et bien été choisie par des milliers de vacanciers. Les enquêtes d’opinion ont vu juste.

Un mois de juillet « meilleur »

Embouteillages sur les axes routiers les plus fréquentés, plages bondées, file d’attente aux caisses des supermarchés, terrasses prises d’assaut et ports de plaisance complets. Les carnets de réservations en attestent. Lors de cette saison 2021, les touristes, majoritairement français, étaient au rendez-vous de l’été corse.

Certes, le démarrage a été retardé par le contexte mais in fine, une fois le pied posé sur l’île, l’apparition de clusters successifs n’a pas découragé les touristes, ni même ne les a incités à tourner les talons pour d’autres terres moins impactées par le regain épidémique. Ainsi, selon les premiers éléments de l’enquête menée par l’Agence de tourisme de la Corse, plus de la moitié des établissements n’a enregistré aucune annulation en juillet comme août.

À la lecture de leurs premiers chiffres, et sans avoir encore « tiré le Z », près de 66 % des professionnels se disent satisfaits avec un taux d’occupation de l’ordre de 71 % en juillet. Un mois « meilleur » que celui de 2020 pour la grande majorité d’entre eux. Leur degré de satisfaction a grimpé avec les premiers jours du mois d’août. Les hôtels étoilés enregistrent même les taux d’occupation les plus élevés (80 %).

La présidente de l’ATC fraîchement installée, Angèle Bastiani, préfère jouer la carte de la prudence. Elle observe les chiffres sans les commenter. Elle peut d’ailleurs noter la progression de l’aéroport Sainte-Catherine de Calvi, équipement déterminant pour son territoire, qui au coeur de l’été a connu une progression de la fréquentation de 42 % par rapport à 2020 et, à quatre petits points près, a retrouvé les taux de 2019. Un temps où la Covid n’était pas encore passée par là… Mais l’élue semble vouloir laisser passer les premiers jours de septembre pour annoter les résultats.

En septembre aussi, la tendance est à la « dernière minute »

Les arrivés de ce week-end donnent d’ailleurs à penser que la saison n’est pas terminée (voir par ailleurs). Le rush est passé certes, mais l’arrière-saison pourrait faire rêver de doux jours à venir. Mais septembre affiche la tendance « de dernière minute », de quoi corser les prévisions.

« On observe une certaine appétence pour la destination mais en parallèle, il y a une crainte de la clientèle. Au moment de réserver, une fois sur deux, il y a un questionnement sur les conditions d’annulation ou de remboursement en raison des conditions sanitaires. Et cela a forcément un impact », souligne Bernard Giudicelli, président de l’UMIH Corse qui ne peut s’empêcher de se remémorer septembre 2020 et le placement de la Corse en zone rouge. « On avait alors connu une fin de saison en queue de poisson avec les liaisons avec le nord de l’Europe interrompues. »

Les clientèles suisse, autrichienne, belge et luxembourgeoise notamment, sont très attendues à l’aube de l’arrière-saison, dans les ports comme dans les aéroports de l’île. Raison pour laquelle les chambres consulaires ont misé sur le maintien des liaisons internationales pour séduire ces voyageurs qui ont fait défaut cet été. Toujours selon les données ATC, seulement 11 à 13 % d’étrangers ont choisi de passer leurs vacances en Corse contre 30 % habituellement. Un recul qui s’illustre aussi par la baisse de près de 9 % enregistrée par la compagnie maritime Corsica Ferries au coeur de l’été. Feront-ils partie dès lors des voyageurs attendus à l’arrivée ce week-end ?

Les acteurs du tourisme veulent y croire et les opérateurs espèrent même rattraper l’avant-saison en jouant les prolongations jusqu’à octobre. « L’idéal serait même de maintenir une activité jusqu’aux vacances de la Toussaint, assure Luc Bereni, président du directoire d’Air Corsica qui reconnaît que désormais, les voyageurs réservent seulement quinze jours avant leur vol. Le premier atterrissage du charter en provenance de Copenhague hier, sur le tarmac de Bastia-Poretta, vol repoussé depuis le printemps, est le signe d’un redémarrage européen. Dans cette perspective, les vols avec la Belgique comme l’Autriche sont maintenus pour encore deux mois, histoire de donner des couleurs au tourisme d’arrière-saison. Toutes les nouvelles lignes ouvertes au national sont également poursuivies avec au total 37 lignes régulières opérées. « L’offre nationale hors OSP est de 74 297 sièges soit 16 % de plus qu’en 2020 et c’est même en croissance de 5 % par rapport à l’année référence de 20191 », glisse Chantal Boquel en charge du marketing & promotion manager à l’aéroport de Bastia.

Prévisions d’une arrière-saison « prometteuse »

Côté mer, les prévisions de la première quinzaine de septembre laissent augurer « une arrière-saison prometteuse » constate Marie-Madeleine Guidicelli-Poletti, coordinatrice générale des ports, à la lecture des 682 000 sièges offerts, toutes destinations confondues sur la période. « Ce qui correspond à 72 000 sièges supplémentaires soit +12 % par rapport à l’an passé sur l’ensemble des ports ».

Les registres de réservations ouverts, les professionnels évoquent pour l’heure une hausse de 25 %* par rapport à 2020.

Avant le temps de la Covid, la Corse comptait près de 700 000 touristes entre les mois de septembre et d’octobre, principalement des couples sans enfant et des retraités. Entretiendront-ils l’engouement pour la destination passé l’été ? La politique touristique de l’île qui vise à rallonger la saison commencera-t-elle à porter ses fruits ? Réponses dans quelques semaines à condition, selon les professionnels, que « la situation sanitaire reste stable ».

* Données ATC

JULIE QUILICI-ORLANDI

[CORSE-MATIN] Une convention lie la CAB et les chambres consulaires

Beaucoup de présidents avant lui en ont rêvé, mais finalement Louis Pozzo di Borgo l’a fait. En réunissant hier autour de la table Jean-Charles Martinelli, président de la chambre des métiers de Corse, et Jean Dominici président de la CCI de Corse, le président de la communauté d’agglomération de Bastia leur a fait signer une convention opérationnelle qui lie désormais les trois institutions.

Dans les tout nouveaux locaux de la Cab, les trois hommes ont donc paraphé un texte qui engage Cab, CCI et CMA dans une démarche commune pour « éviter les logiques de concurrence entre les différents acteurs autour de cette table ».

Un texte qui, comme l’a rappelé Louis Pozzo di Borgo, « permet d’acter des choses qui sont déjà mises en route. » Jean Dominici a pris ensuite la parole pour confirmer que cette convention « s’inscrit dans la feuille de route tracée par la Collectivité de Corse au travers du schéma régional de développement économique (SRDE2I) ».

Le président de la CCI de Corse a indiqué également que « les axes de coopération sont nombreux, parfaitement intégrés et complémentaires pour venir en appui aux porteurs de projets de création, de développement à la reprise d’entreprise ou la transmission ».

Une première régionale

Enfin, Jean Dominici a souligné que « cette première convention du SRDE2I va sans aucun doute propager son modèle en direction des autres établissements publics de coopération intercommunale de l’île pour avoir une couverture optimale de tous les territoires dans les mois qui viennent. Nous allons dorénavant faire mieux, nous allons faire plus, nous allons faire ensemble. »

Pour le président de la chambre des métiers, Jean-Charles Martinelli, cette convention va permettre de mieux « accompagner les 2 300 ressortissants de notre chambre qui sont sur tout le territoire de l’agglomération bastiaise dans les différentes démarches qu’ils auront à accomplir. Elle a toute sa place dans le projet que je veux défendre pendant ma prochaine mandature à la tête de la CMA régionale. Si demain je suis élu, je souhaite aller dans tous les territoires de Corse et j’envisage notamment de déployer des CFA en Balagne ou dans le Cortenais. »

Un satisfecit général renforcé par Louis Pozzo di Borgo qui a tenu à mettre en avant les atouts de l’agglomération bastiaise et notamment les champs d’action nombreux de la Cab que sont « l’aménagement du territoire et la fin de la structuration de la ZAE de Furiani, mais aussi le soutien à l’emploi avec notamment l’école de la deuxième chance ou encore Avia, l’attractivité du territoire avec l’office de tourisme ou encore la redynamisation des quartiers. Tout cela pour dire que nous pourrons avec cette convention bâtir des actions pour favoriser l’emploi, soutenir la formation et améliorer les compétences de nos entreprises. »

Les bonnes intentions sont là entre les chambres et la Cab, il ne restera plus qu’à les concrétiser par des actes.

Y.M.

[CORSE NET INFOS] La CAB, la CCI et la CMA main dans la main pour le développement économique du territoire

 

La convention d’animation économique territoriale signée ce jeudi 29 juillet à Bastia entre la CAB (Communauté d’Agglomération de Bastia), la chambre de métiers et de l’artisanat de Corse (CMA) et la chambre de commerce et d’industrie régionale (CCI) rassemblera les trois entités pour une coopération opérationnelle et adaptée au territoire. Une première qui vise à éviter les logiques de concurrence pour développer au mieux l’action économique.

Synergie et complémentarité. Les deux mots à retenir de la signature de la convention d’animation économique territoriale signée ce jeudi 29 juillet à Bastia entre la CAB, la chambre de métiers et de l’artisanat de Corse et la chambre de commerce et d’industrie régionale.
Les trois présidents étaient réunis le matin même au siège de la CAB pour contractualiser ce qu’ils définissent comme « l’harmonie des entités pour un meilleur travail ». Au-delà de l’aspect purement local, cette signature intervient dans la droite lignée de la feuille route tracée par la Collectivité de Corse au travers de son Schéma Régional de Développement Economique (SRDE).

Apporter des réponses ciblées

« Grâce à cette coopération nous allons pouvoir partager nos informations et savoir où agir, quand et qui doit le faire » précise le président de la CAB Louis Pozzo di Borgo.

Mais au-delà du partage des données et des tâches c’est la précision des actions menées qui est en jeu.

Apporter des réponses concrètes à des problèmes ciblés sans avoir besoin de passer par l’échelon supérieur, l’échelon territorial. « Nous n’aurons plus besoin d’attendre l’agence de développement économique de la Corse pour certains projets, même si nous restons partenaires pour beaucoup d’autres ».

C’est ainsi replacer la CAB dans son rôle d’aménageur économique du territoire.
Pour autant, les trois institutions ne seront pas pieds et poings liés face à une hypothétique validation de chacune d’entre elle : « Il y aura des concertations sur certains projets et si une des chambres consulaires ne veut pas ou ne peut pas participer à tel ou tel projet elle sera libre. Il en sera de même pour la CAB. Nous ne sommes pas soumis à une majorité de validation pour lancer un projet » explique Louis Pozzo di Borgo.

Et dans les faits, cela se démontre. La fabrique à projets Avvià, ouverte le premier juin dernier au 3 cours Favale à Bastia, en est un exemple. Elle est le fruit d’une coopération entre la CAB et la CCI.

Différentes mais complémentaires

« Les trois entités ont des missions et des outils différents mais sont complémentaires » pour le président de la CMA Jean-Charles Martinelli. Une complémentarité au service d’un partenariat efficace pour l’artisanat qui ravit le président de la CMA qui parle « d’un signal fort envoyé aux ressortissants du territoire de la CAB ».

Pour lui, les 2 300 entreprises d’artisanat présentent dans la zone d’action de la CAB n’en seront que renforcées.

Pour Jean Dominici, président de la CCI de Corse : « les actions qui seront développées viendront concrétiser nos réponses aux différents éléments de diagnostic par l’adaptation de nos offres de services respectives ».

Eviter les logiques de concurrence

La signature de cette convention rassemblant un EPCI (établissement public de coopération intercommunale) et deux chambres consulaires est « une première en Corse » selon Louis Pozzo di Borgo.

Une avancée importante « quand on sait que les EPCI vont étoffer leurs missions ces prochaines années » pour Jean-Charles Martinelli.

Pour tous, nul doute que cette première fera des émules. Une première qui place les trois institutions sous un même toit, en évitant les logiques de concurrence pouvant bloquer le développement du territoire. Logique qui n’a pas toujours été d’actualité à Bastia.

Pierre-Manuel Pescetti

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