Revue de presse

[CORSE-MATIN] Les entrepreneurs connectés aux enjeux de la cybersécurité

L’Europe a choisi le mois d’octobre pour édicter les bonnes pratiques de l’hygiène informatique. L’ensemble des professionnels, en particulier des TPE plus vulnérables, ont été invités à une réunion sur le campus CCI de Borgo

Prendre soin de son “moi” numérique en quelques étapes seulement. Un défi moderne pour gérer “une sécurité informatique devenue de plus en complexe et difficile à contrer”.

Le numérique est une révolution extraordinaire qui a ouvert la porte à des risques nouveaux qui peuvent se cacher derrière l’un des 7 milliards d’objets connectés au quotidien.

Des jouets, des accessoires, des outils ou pacemakers. Et, plus il y a d’objets plus il y a de probabilités d’être un jour victime d’un rançongiciel ou encore d’un CryptoLo-
cker. Raison pour laquelle, tous les jours de ce “cyber mois” d’octobre, des ateliers sont organisés dans toute l’Europe pour sensibiliser les professionnels aux risques numériques et les inviter à se protéger d’éventuelles cyberattaques. Hier, c’était le tour du campus CCI formation de Borgo de réactualiser sa page.

Toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou secteur d’activité, ont été invitées à se connecter à cette réalité virtuelle car “toutes sont concernées”. Et pour cause, comme l’a expliqué, Moise Moyal, délégué à la sécurité numérique pour l’ANSSI sur la région Paca Corse, “les attaques sont majoritairement massives et ne ciblent pas une entreprise en particulier. Les attaques principales se font par rançongiciel. Ces virus vont chiffrer les données et demander une rançon pour les débloquer.

“Cela peut concerner un particulier, comme une petite entreprise comme une multinationale, il suffit d’avoir laissé un malware entrer dans le programme d’une entreprise et tout le monde est concerné.”

Ce référent de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, créée il y a dix ans, connaît la vitesse d’action de ces virus “puissants” et qui peuvent se diffuser très vite.

Il revient alors sur un exemple médiatisé pour attester de l’ampleur des dégâts. Celui d’une entreprise implantée à Clermont-Ferrand, contrainte de mettre la clef sous la porte suite à une attaque rançongiciel. Autre exemple plus local, la cyberattaque qui a visé l’université de Corse.

“Des règles simples”
Des situations qui prouvent que le danger n’épargne pas les TPE, ni les PME. D’autant qu’elles peuvent être des sous-traitants de groupe plus importants et donc considérées comme “le maillon faible vis-à-vis de grandes entreprises qui elles, disposent de services de sécurité informatique dédiés”, ajoute Moïse Moyal.

En deux heures, les bons gestes de l’hygiène informatique, nom communément admis pour évoquer les bonnes pratiques numériques, ont été dispensés. Règle numéro 1 : choisir un mot de passe “solide”. Point 2 : sauvegarder régulièrement les données de son entreprise. “Il existe une autre pratique moins intuitive qui est la mise à jour des logiciels. Elles sont utiles car elles corrigent justement des vulnérabilités identifiées”, poursuit le délégué à la sécurité numérique de l’ANSSI.

Dans le flot de conseils à retenir, figure aussi la nécessité de vérifier l’origine des émails douteux surtout dans les petites entreprises car “plus on est petit et plus les failles existent, même au niveau des particuliers”. Parce que les professionnels sont obligés de devenir des actifs du numérique pour rester visibles et donc concurrentiels, ils doivent se protéger.

Et la sécurité numérique commence par des gestes simples. C’est l’essence même du message qui leur a été délivré par l’agence nationale.

JULIE QUILICI-ORLANDI

Parce que toutes les entreprises peuvent être victimes d’une “cyberattaque”, Moïse Moyal, délégué à la sécurité numérique à l’ANSSI, est intervenu au campus CCI de Borgo. / PHOTOS ANGÈLE CHAVAZAS