Jean Dominici, nouveau président de CCI Corse

Jean Dominici, nouveau président de CCI Corse

Aujourd’hui, au Palais des Congrès d’Ajaccio, lors de l’assemblée générale extraordinaire, Jean Dominici a été élu Président de CCI Corse. Voici son discours :

“Madame la Préfète,
Monsieur le Président du Conseil Exécutif,
Chers collègues et chers amis,
Mesdames et Messieurs,

Cher François, Cher Paul,
C’est évidemment vers vous qu’iront mes premiers remerciements.

Vous avez choisi la construction et le travail d’équipe, et vous m’avez choisi pour animer cette équipe… je vous remercie pour votre double confiance.

Votre confiance dans la construction collective d’un nouvel avenir consulaire propre à la Corse, et votre confiance dans ma capacité à mener sur les fonts baptismaux notre équipe et cette nouvelle institution.

Je ne vais pas reformuler ni les remerciements ni les vœux de François de tout à l’heure, je les partage entièrement et je les fais entièrement miens, ils sont complets, sincères et résument parfaitement ce qui nous attend dès les prochains jours.

Même si beaucoup a déjà été fait, à n’en pas douter et plus que jamais… nous avons une immense somme de travail devant nous.

Comme vous le savez, nous avons un triple défi à relever simultanément, ou plutôt nous avons une fusée à trois étages dont nous devons réussir le lancement pour projeter vers l’avenir, avec succès, notre nouvelle institution.

85 % de nos activités, et donc de nos budgets, de nos effectifs, sont liés à la gestion des concessions portuaires et aéroportuaires, et ces concessions arrivent à échéance pour la majeure partie d’entre elles à la fin d’année…

Rien aujourd’hui ne nous éclaire sur les conditions de ces renouvellements, ni calendrier, ni méthode, ni même le choix du mode ou des procédures qui seront utilisés…

A quelques mois d’une échéance aussi cruciale, vous conviendrez Mesdames et Messieurs, Madame la Préfète, Monsieur le Président, qu’il n’est nul besoin de s’interroger sur ce que doit être notre première priorité, sur ce qu’il y aura dans mon dossier de chevet dès ce soir… et pour les semaines qui viennent.

Que personne n’en doute, ma priorité absolue, notre priorité vitale est, reste et restera… le renouvellement de nos concessions, et ce jusqu’à la signature de nos nouveaux contrats.

Nos atouts sont nombreux, nos résultats, la satisfaction de nos clients et usagers, la qualité de nos équipes, notre structure publique, désormais notre renforcement et notre symétrie régionale…

Nous n’arrivons pas les mains vides, loin s’en faut… mais l’histoire fourmille de candidats méritants qui sont restés sur le bord du chemin, et je sais toute l’énergie que nous allons devoir engager pour cristalliser ces atouts, les conjuguer, les mettre en perspective… pour convaincre, pour exposer et démontrer et enfin… emporter la décision…

J’ai confiance en nous pour mener ces combats.

J’ai confiance, car en plus de nos atouts, nous connaissons nos concurrents et nos adversaires, certains nous les connaissons même très bien, ce sont nos collègues d’hier, … et comment ne pas citer la CCI de Marseille qui est allée cet été, avec un groupe International de BTP, remporter la consultation pour la gestion de l’aéroport de Lille sous le nez de son gestionnaire historique, la CCI des Hauts-de-France… qui d’ailleurs ne s’en est pas encore remis.

Mais d’autres CCI encore… dorénavant libérées de leurs circonscriptions, groupes de prestataires de services ou de travaux publics, ou mieux, investisseurs nationaux et même internationaux, chacun connait le feuilleton des chinois à Toulouse, ou des italiens à Nice… Toutes les fictions ou les chimères d’hier sont aujourd’hui des réalités, et nous devons être prêts à les affronter.

Mais j’ai surtout confiance dans la sagacité, l’intelligence collective et le sens de l’intérêt général que nous observons chez notre concédant et ses représentants.

Cher Gilles, nous ne sollicitons ni indulgence, ni passe-droit… nous demandons simplement à disposer d’un préavis suffisant pour nous préparer aux règles que vous aurez la responsabilité de choisir et de mettre en œuvre pour conduire ces renouvellements.

Nous avons confiance en vous, nous avons confiance en toi, d’abord pour comprendre tout ce que nous avons entrepris pour faciliter cette échéance :

En effet, au-delà du sérieux et de l’application dans la gestion des contrats en cours, notre union ouvre le champ des possibles, et simplifie singulièrement le paysage pour établir des relations symétriques, lisibles et renforcées.

De la même manière, notre démarche de rapprochement vers la Collectivité de Corse, accompagnée par l’Etat, traduite par l’article 46 de la loi PACTE, vient donner une occasion sans précédent d’expertiser et d’évaluer tous les formats que permet d’évoquer cette étude, du simple rattachement formel à l’intégration de type « in house ».

Nous avons également confiance dans la justesse des choix qui seront opérés, et dans l’esprit qui présidera à l’architecture du nouveau système de transports que mérite la Corse et son développement… qui sera sans nul doute un système tourné vers l’efficacité, la haute qualité de service et la neutralité politique et morale. Soit autant de nos garanties consulaires que nous vous proposerons le moment venu de prendre en considération.

Ce premier défi devra être remporté dans un contexte national qui ne cesse de se tendre pour l’avenir des CCI, et le second défi sera bien celui de réussir la mise au point et le déploiement d’un modèle consulaire original propre à la Corse.

Les différentes lois de décentralisation, les statuts particuliers, la prochaine réforme constitutionnelle promise par le Président de la République… toutes les intentions et tous les mouvements observés depuis 40 ans vont en Corse comme ailleurs, mais plus tôt en Corse qu’ailleurs, dans la même direction, et la récente loi NOTRe, avec la Collectivité Unique, en est l’expression actuelle… toutes les politiques publiques en matière économique sont confiées progressivement, lentement mais sûrement, déléguées à la responsabilité locale.

Le PADDUC et plus récemment le SRDE2I sont des cadres de définition très importants, en grande partie prescriptifs, qu’il nous appartient non seulement de respecter, mais surtout de mettre en œuvre.

Or, chacun sait que ces cadres, aussi qualitatifs soient-ils, n’ont de sens et d’intérêt que s’ils passent de la théorie à la pratique, s’ils se traduisent en programmes, en actions, en altération positive du quotidien, et partant, de l’avenir, des territoires, des hommes et des femmes qui y vivent et y travaillent.

C’est d’ailleurs le point d’achoppement de la gestion des affaires publiques en général !

Combien de réformes ambitieuses, de plans innovants, de décisions structurantes… n’ont jamais été plus loin qu’un débat… au mieux un texte, ou encore un schéma, et peuplent les tiroirs ou les étagères des directions stratégiques des ministères ou des collectivités.

Eh bien nous avons l’immodestie de penser que nous pouvons activer en Corse une organisation spécifique, entre la Collectivité de Corse, l’Etat et la CCI de Corse, une organisation qui permettra de construire une articulation nouvelle et performante entre la définition des politiques publiques économiques et leur mise en œuvre rapide et efficace sur le terrain.

Nous l’avons déjà dit, l’article 46 de la loi PACTE prescrit cette étude. Cet exercice sera précieux dans le cadre des gestions déléguées, mais il le sera aussi dans tous les domaines ou champs de compétences où la Collectivité et nous-mêmes intervenons.

Et ils sont nombreux : la formation, l’export, les nouvelles technologies, le tourisme, le soutien aux entreprises et à leur développement… sont autant de compétences où nous proposons nos services de traduction, de corps intermédiaire, de boite à outils, pour que les actes suivent sans tarder les discours… et que le terrain perçoive réellement le bénéfice des politiques publiques qui lui sont destinées.

Cette articulation nouvelle, nous proposons de la construire sur une évolution du modèle actuel qui existe entre l’Etat et notre réseau, avec un Contrat d’Objectifs et de Performance National, et plus récemment sa déclinaison en Convention d’Objectifs et de Moyens, que Madame la Préfète vient de signer pour les deux années qui viennent, et nous la remercions.

Nous vous proposons, Monsieur le Président du Conseil Exécutif, de prolonger cette COM par un contrat tripartite entre l’Etat, la Collectivité et la CCI de Corse, afin de fixer clairement et précisément les actions à conduire, les moyens à consacrer et les indicateurs de suivi et de mesure qui seront utilisés pour évaluer notre travail.

Nous vous proposons de former un groupe de travail et de désigner une instance de suivi, afin de proposer rapidement ces nouvelles articulations, ces connexions courtes et actives, avec un calendrier et un protocole d’adoption pour que l’ensemble soit effectif dès le mois de septembre prochain.

Nous avons déjà la COM, nous aurons entre temps le résultat de l’étude prévue par la loi PACTE, l’ensemble des éléments seront disponibles avant ce terme pour qu’une méthodologie de coopération soit effective et perceptible par tous les acteurs avant la fin de l’année.

A ce titre et comme illustration, comment ne pas s’appuyer sur l’expérience récente et positive du produit « Prêt à Taux Zéro Investissement-Développement » qui ne demande qu’à être renouvelée et déployée dans tous les secteurs de travail partagés atteignables.

Le troisième et dernier défi est probablement le plus important. Il découle et anticipe la réussite des deux premiers, et c’est celui qui va probablement être le plus porteur de sens pour nous tous.

Une fois les outils et les institutions structurés et articulés, les plans de charges définis et lisibles, une fois les forces et les opérateurs de soutien à l’économie en état opérationnel, il ne manquera plus qu’à être non seulement perçus et perceptibles par les territoires et les ressortissants… mais bien à produire et générer de la valeur et de la croissance durable.

Tout notre édifice n’a de sens qu’à la condition expresse qu’il soit utile et bénéficiaire non pas simplement à nos structures et à nous-mêmes… mais bien à l’économie de la Corse de manière générale.

Nous avons besoin de cette croissance économique pour équilibrer la société, créer des emplois, faire progresser en niveau ceux qui existent déjà, ouvrir des perspectives aux jeunes et moins jeunes que la sphère publique ne peut pas et ne pourra pas accueillir dans les années qui viennent, pour y tracer un parcours professionnel et donc personnel ou familial.

Nous devons être attentifs et vigilants à ce que l’action publique en général porte des fruits, et à ce que ces fruits soient répartis, mis à disposition, proposés comme des opportunités à toutes celles et ceux qui voudront bien s’en saisir.

Le développement durable et la dynamique emploi qu’il devra engendrer sera le troisième défi !

Si notre économie ne parvient pas à créer suffisamment de valeur, et donc d’emplois pour résorber le chômage et ouvrir des perspectives sérieuses et fertiles à notre jeunesse, nous aurons alors échoué… les uns et les autres… tous ensemble.

Je ne me résoudrai pas à cette perspective d’échec, et je sais qu’aucun de mes collègues, ni aucun des collaborateurs de notre institution n’est dans cette logique pessimiste ou fataliste.

Nous sommes au contraire motivés, engagés, mobilisés… pour que la CCI de Corse soit consolidée, active, utile et bénéfique au développement de l’économie insulaire et de la société Corse en général.

Je sais pouvoir compter sur vous.

Vous allez pouvoir compter avec moi et sur moi… pour que notre nouvelle institution réussisse devant ses défis et remporte ses challenges comme je viens de vous les exposer.

Pour conclure, je voudrais rendre un hommage particulier à François, mon ami et prédécesseur, qui a accepté la lourde tâche de présider cette CCI pendant la difficile phase de gestation, et il doit pour cela être félicité et remercié.

Mais je voudrais également et surtout distinguer et souligner la qualité du travail des équipes, des collaborateurs, leur grande disponibilité et leur engagement.

J’ai vraiment du mal, beaucoup de mal, à accepter le manque de reconnaissance devant leurs performances individuelles et collectives, avec ce syndrome si développé chez nous ou tout ce qui fonctionne et fonctionne bien, marcherait miraculeusement tout seul… et ce qui est défaillant est bien entendu de la faute des gens qui y travaillent…

Je veux leur dire, je veux vous dire… car beaucoup des cadres de notre institution sont présents aujourd’hui… que je serai toujours là pour répondre, défendre et promouvoir nos résultats, vos talents et vos efforts, valoriser et faire reconnaitre à leur juste appréciation les services que nos proposons tous les jours, parfois H 24, toute l’année aux quatre coins de la Corse, dans une efficacité et une discrétion qui souvent nous honorent… mais que je ne voudrais plus voir ignorer … au point de nous desservir.

Chers collègues et chers amis, j’en ai terminé, et j’en profite pour vous souhaiter à mon tour, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année,
Pace è Salute a Tutti !

Mesdames et Messieurs, je vous remercie.”