[Corse-Matin] La CCI propose un plan de relance à Bruno Le Maire

[Corse-Matin] La CCI propose un plan de relance à Bruno Le Maire

C’est un document de 102 pages, un plan d’actions détaillé, chiffré, documenté. Cette feuille de route, c’est le cabinet EY & Associés – référence mondiale des cabinets d’audit financier et de conseil – qui l’a réalisée, à la demande de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Corse.

En mai dernier, la CCI mandate EY afin d’élaborer « un plan de redémarrage économique corse ». La situation sanitaire a fortement impacté le tissu économique insulaire et les pistes de réflexion sont nombreuses. Dans le document, EY entend « définir les mesures opérationnelles à mener sur les 5 prochaines années en mobilisant l’ensemble des acteurs du territoire, et en s’assurant de formuler un ensemble de mesures cohérent et répondant aux enjeux de résilience économiques de la Corse ».

Ce plan de redémarrage comprend soixante-dix mesures, pour un budget de plus de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans et se décompose en deux phases. La première vise une reprise de l’activité à court terme en soutenant l’économie jusqu’à la saison estivale 2021. « Douze mesures sont à mettre en œuvre dans les meilleurs délais pour une effectivité entre juillet 2020 et avril 2021, avec un coût estimé à 540 millions d’euros, est-il mentionné dans le document. La plupart des mesures devront faire l’objet d’échanges avec l’État, notamment celles proposant l’élargissement et l’ajustement de dispositifs nationaux, demandant des exonérations fiscales ou des compensations financières suite aux pertes de revenus issues de la période de confinement. »

La seconde phase ambitionne de construire « un modèle économique corse résilient, générateur d’emplois et d’activités » et appelle à préparer la « Corse de demain ».

« Ces 58 mesures sont à mettre en œuvre dans un second temps pour une effectivité entre septembre 2020 et 2015, avec un coût estimé à 2 milliards d’euros, a minima, incluant la concrétisation de projets d’infrastructures et d’équipements dont le montant reste à affiner », mentionne le plan.

Jean Dominici souhaite une rencontre de travail

Fort de cette étude, Jean Dominici, président de la CCI, a adressé un courrier à Bruno Le Maire dans lequel il sollicite une entrevue avec le ministre de l’Économie, après l’avoir déjà fait le 16 juin dernier. « La Corse est la région de métropole la plus impactée au plan économique du fait de la structure de son tissu, composé exclusivement de TPE et PME familiales ainsi que du fait de sa très forte exposition aux échanges, au tourisme et aux mobilités de manière plus générale », rappelle le président de la CCI. Jean Dominici, qui souhaite organiser une rencontre de travail le plus rapidement possible, joint à cette lettre, l’étude réalisée par le cabinet EY & Associés.

« Vous nous permettrez d’insister pour engager ce travail de concertation, écrit-il, en raison des menaces et des risques qui remontent tous les jours des chefs d’entreprise, commerçants et artisans, relayés par l’ensemble des organisations professionnelles, avec tout particulièrement la crainte des conséquences de l’insuffisance ou de l’inadéquation des mesures actuellement en vigueur pour les soutenir, et ce malgré leur qualité et leur importance sans précédent. »

Jacqueline Gourault, ex-Madame Corse du gouvernement et désormais ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, est également destinataire de ce courrier. Le président de la CCI mise notamment sur son « intercession » pour coordonner tous les acteurs de cet ambitieux plan de relance.

J.-P. S