[LA LETTRE – CCI DE CORSE] Maritime & aérien, le taureau par les cornes

[LA LETTRE – CCI DE CORSE] Maritime & aérien, le taureau par les cornes

Pour la Corse, une planche de salut par la mer et par les airs

Le bureau de la chambre s’est mis en mode commando avec la mission de booster les flux de trafic dans l’aérien et dans le maritime en misant, dans une première phase, sur une reprise progressive de l’activité brutalement interrompue par la pandémie.

L’activité qui, au niveau mondial, traverse des turbulences auxquelles certaines compagnies aériennes, que l’on croyait pourtant solides, n’ont pas résisté. D’ailleurs, de l’avis même des experts, trois à quatre années seront nécessaires pour renouer avec un retour à la normale. étant aussi entendu que, sur l’autel de l’écologie, les plus courts trajets sont désormais sacrifiés et menacés de disparition au bénéfice du rail. L’insularité méditerranéenne de notre région constitue, dans cette perspective, un bouclier naturel.

Aérien, une contribution de 4,6 millions

Aide-toi et le ciel t’aidera. Ce sage adage a guidé la décision de contribuer financièrement à la relance du trafic aérien en tenant compte des données objectives du réseau ainsi que des hypothèses de programmation envisagées sur trois ans, notamment sur la base des coefficients de remplissage en fonction des lignes et des compagnies. Proposée donc pour trois ans dès 2020, la contribution financière marketing par passager est proportionnelle aux efforts de relance en termes de lignes opérées, de volumes de sièges offerts et de passagers attendus sur chacun des quatre aéroports insulaires. Rappelons ici que le réseau, c’est quatre compagnies (Air Corsica, Air France, Easyjet et Volotea), 66 lignes dont 8 internationales et 13 routes nationales.
Le mode opératoire qui s’étire sur trois exercices prévoit un coup de pouce dégressif au fur et à mesure que la situation est censée s’améliorer au niveau des fréquences et de la fréquentation.
La contribution par passager au départ sera respectivement de 8, 4 et 2 euros. Au final, notre contribution s’élèvera à plus de 4,6 millions d’euros (environ 25 % du chiffre d’affaires global) pour près de 4 millions de passagers transportés.

Même principe pour le maritime

La même philosophie a prévalu pour la relance de l’activité maritime et la réouverture des lignes fonctionnant hors du champ des obligations de service public. Calqué sur le modèle aérien, le dispositif prévoit un accompagnement marketing par passager envisagé sur trois années avec un lancement immédiat. Le réseau impliqué par la mesure s’adosse sur trois compagnies maritimes (Corsica Ferries, Moby Lines, Blue Navy) qui desservent neuf lignes à partir des ports de Bastia, Ajaccio, l’Île-Rousse, Porto-Vecchio et Bonifacio.
Les destinations concernées : Toulon, Nice, Savone, Gênes, Livourne, Piombino, Porto Ferraio, Santa Teresa di Gallura et Porto Torres.
Le montant par passager a été déterminé sur le fondement des scénarii empiriques retenus des coefficients de remplissage correspondant à la réalité estimée des lignes, des compagnies et de la saisonnalité.
En 2020, la contribution est de 0,50 euro par passager sur la base d’une moyenne de remplissage de 30 % en avant et après saison et de 40 à 70 % en saison. En 2021, la contribution est diminuée de moitié, 0,25 euro par passager sur la base, cette fois, d’une moyenne de remplissage de 35 % en avant et après saison et de 50 à 70 % en saison.
En 2022, la contribution est réduite à 0,05 euro par passager sur la base d’une moyenne de remplissage identique à l’année précédente et sur offre en hausse. Somme toute, la contribution globale sur la période 2020-2022 franchira le cap du million d’euros pour les lignes ne bénéficiant pas d’argent public de la collectivité en tablant sur 7,3 millions de passagers soit un tiers de l’offre en places.

Tant qu’on a la santé…

Le soutien économique sans faille de la CCI de Corse à l’égard de ses opérateurs du transport est d’autant plus utile et crédible qu’il s’accompagne de précautions sanitaires sans lesquelles la destination corse perdrait une part non négligeable de son attractivité. Ainsi, le contrôle de température a été décidé dans tous les ports et aéroports de la Corse selon des modalités précises dont le préfet de Région a été rendu destinataire.
Dans les ports comme dans les aéroports, le process s’articule en deux phases : contrôle de température des flux à l’arrivée puis contrôle de température au départ tout en exigeant une réciprocité des plateformes de provenance.
Tout a été prévu : un second test en cas de suspicion et, le cas échéant, une prise en charge avec un parcours sanitaire individualisé parfaitement balisé. L’ensemble des infrastructures portuaires et aéroportuaires ont été dotées de caméras thermiques et de thermomètres à infrarouge.
Sans compter les moyens humains, l’acquisition du matériel pour la mise en place de ce dispositif a demandé un nouvel effort d’investissement pour notre institution. Il s’élève au total à plus d’un million d’euros.
La santé des passagers, comme la convalescence de l’économie corse, a un coût mais elle n’a pas de prix.

Article paru dans l’édition n°1 (Juillet-Août 2020) de La Lettre – CCI de Corse

N°1 - LA LETTRE - CCI DE CORSE