La Lettre | AG : Transfert à la Collectivité de Corse La dernière marche…

La Lettre | AG : Transfert à la Collectivité de Corse La dernière marche…

C’est la principale annonce de cette fin d’année délivrée par le président Jean Dominici à l’assemblée générale de notre chambre : Bruno Le Maire veut accélérer le transfert de tutelle de l’État à la Collectivité de Corse et aboutir dans les meilleurs délais.

Dans le  ciel  encore  morose  de l’économie, un arc-en-ciel a dessiné ane et flatté l’horizon. Celles et ceux qui ont assisté à générale avec vue imprenable sur le golfe d’Ajaccio l’ont observée. Malgré sa qualification juridique, cette assemblée générale n’avait rien d’ordinaire et le recours métaphorique à l’arc-en-ciel s’explique par l’écho rassérénant venu de Bercy et relayé par Jean Dominici en conclusion de son allocution : la réforme spécifique relative au transfert de la tutelle de l’État à celle de la Collectivité de Corse, actée par l’article 46 de la loi PACTE… en 2019, va enfin se concrétiser ! Le président de la CCI de Corse a raison de parler d’une étape cruciale car  c’est  un  climat  brumeux  d’indécision  qui entourait ce dossier jusqu’à l’arbitrage de Bercy et la résolution définitivement prise par son locataire

: « Après de longues années de travail, d’études et d’échanges, une réunion décisive est intervenue entre  Bruno  Le  Maire  et  Gilles  Simeoni.  Elle a abouti à cette conclusion partagée entre le ministre de l’Économie et le président du Conseil exécutif de Corse : il est impensable que cette réforme ne se fasse pas et il n’y a plus de temps à perdre pour la finaliser ! »

« LA RÉFORME QUI FERA QUE L’ÉCONOMIE CORSE SERA RESPECTÉE ET RECONNUE »

Du temps, on n’en a certainement pas perdu. Dans la foulée de la rencontre décisive de Bercy, une première séance de travail tripartite a été organisée entre les équipes du ministère, de la Collectivité et de la chambre : « Les discussions sont engagées sur des bases solides et au plus haut  niveau.  La  machine  est  en  route  et  les bonnes volontés sont enfin à l’œuvre, ici et à Paris,  pour  que  le  processus  aboutisse.  Une nouvelle fois, nous allons retrousser nos manches mais désormais dans un esprit beaucoup plus serein afin d’y participer activement, à la place qui sera la nôtre certes, mais à la place qui fera que l’économie de la Corse soit respectée et reconnue » promet Jean Dominici. Au nom de tous les élus de la chambre, il a tenu à remercier publiquement Bruno Le Maire qui regarde, depuis plusieurs années déjà, les dossiers corses avec une  bienveillante  attention,  mais  également Gilles  Simeoni  pour  la  persévérance  de  son engagement. Ce dernier, représenté au palais des Congrès d’Ajaccio par le président de l’Adec, s’est exprimé sur le sujet le lendemain même à l’Assemblée de Corse, à l’occasion du débat – très consensuel – sur la délégation de service public aérienne. Évoquant l’élaboration du cahier des charges inhérent à la DSP qui reflétait les attentes de la population et de la CCI de Corse en termes de fréquences et d’amplitude horaire des liaisons avec le Continent, le président du Conseil exécutif a porté à la connaissance des élus sa rencontre avec Bruno Le Maire à Bercy en marge du processus sur le statut d’autonomie :

« Dans un contexte de mondialisation qui aiguise les appétits, il est indispensable qu’une île comme la nôtre ait l’absolue maîtrise de ses transports externes et de la gestion de ses infrastructures aéroportuaires, ce qui ne serait plus forcément le cas sans le rattachement de la CCI de Corse à notre collectivité car celui-ci nous dispensera des procédures d’appels d’offre qui menaceraient cette maîtrise pourtant vitale. Il aura fallu du temps et de l’énergie pour y parvenir, mais la décision est enfin actée alors qu’elle est inscrite dans la loi depuis quatre ans. »

Comme l’a encore souligné le président Dominici devant  l’assemblée  générale,  c’est  une  page importante, déterminante, qui vient de s’écrire. «  La  réussite  de  cette  réforme,  aussi  inédite qu’audacieuse, constitue un des enjeux majeurs de la pérennité de notre institution. Elle est le meilleur moyen de garantir sa place au cœur de l’économie insulaire et la plus grande promesse faite  à  nos  ressortissants,  chefs  d’entreprise, commerçants et artisans, pour un avenir confiant de la société corse toute entière. »

On sait qu’en l’état, la solidarité nationale s’est dégonflée : au-delà des ponctions gouvernemen- tales successives sur nos ressources, CCI France a réduit arbitrairement de moitié son soutien à la CCI de Corse qui, de surcroît, traîne comme un boulet l’injustice de la pesée économique faite en début de mandature. Aussi, pour le deuxième anniversaire de celle-ci, la certitude de la réforme, sortie de la hotte de Bercy, arrive comme un présent au pied du sapin