La Lettre | IA : Google, le moteur à réaction
Le géant du numérique a dépêché ses messagers en Corse pour prêcher les applications de nouvelle génération aux entreprises qui ont répondu au-delà de toutes les attentes…
L’Humanité est vouée au progrès à perpétuité. L’économie ne s’y soustrait pas, prise aujourd’hui d’assaut par l’intelligence artificielle (IA), cette technologie émergente aux possibilités infinies qui s’insinue de plus en plus dans nos vies professionnelles et par le prisme de laquelle tout est analysé en temps réel pour produire des solutions à la carte, actionner des leviers conformes aux exigences du marché et aux attentes des clients.
Même une société façonnée à l’argile de la tradition comme la nôtre doit se mettre à la page. Aussi, la CCI de Corse a organisé des ateliers numériques (collectifs et individuels) à destination de ses ressortissants. Google, le premier moteur de recherche au monde, a dépêché ses ambassadeurs en Corse pour deux journées, à Ajaccio (dans le cadre du salon Impresa) et à l’hôtel consulaire de Bastia, destinées à familiariser les entreprises, petites et moyennes, aux dernières innovations numériques. Gratuites et attractives, elles ont réuni sur les deux sites plus de 200 chefs d’entreprise représentant un large panel de filières, hôteliers, commerçants, constructeurs, etc.
Parmi les ateliers, celui de l’IA a instruit sur la capacité à proposer des changements très avantageux quels que soient le secteur et la taille de l’entreprise, gain en productivité, connaissance plus fine des clients, meilleure visibilité en ligne… Un autre atelier, également très suivi, a donné le mode d’emploi pour optimiser sa fiche d’établissement via l’application « Google Business Profile » pour être professionnellement et géographiquement mieux identifié au premier clic. Un troisième encore a décliné les fonctions de la nouvelle version de « Google Analytics » qui, entre autres, révèle le mode de navigation des clients et analyse leurs comportements pour mieux y répondre et gagner leur confiance, même quand la connexion n’est plus physique mais virtuelle.
Il faut avoir à l’esprit que Google, c’est 99 000 recherches par seconde ! Le succès a été tel en Corse que la chambre renouvellera l’expérience courant 2024.
- Dans une région aussi traditionnelle que la Corse où la pyramide des âges est élevée, y compris dans le monde économique, la conversion au numérique se réalise-t-elle facilement ?
Le message de la conversion n’est pas moins audible en Corse qu’ailleurs. Nous sommes partis du postulat que le numérique est une opportunité à saisir, encore faut-il avoir les outils adéquats. Notre rôle consiste à aller sur les sujets où les personnes ne sont pas à l’aise pour leur donner les clés qui leur permettra de les aborder plus facilement. La Corse a une culture, chaque Corse a sa propre histoire à raconter, une belle histoire de famille, une belle histoire d’entreprise. Les outils numériques de Google, mais pas seulement, leur confèrent toute l’autonomie requise pour les raconter et amener les gens à les découvrir et à découvrir ainsi ce qui se cache derrière un produit ou derrière un service.
- Que peut apporter de concret l’intelligence artificielle aux petites et moyennes entreprises ?
Un gain en temps, une croissance de productivité, des idées et un soutien à la création d’images, de vidéos, d’audios. Elle permet dans ces domaines d’aller de plus en plus loin. Toutes les barrières techniques qui réclamaient hier le recours à du renfort et des expertises extérieurs, se franchissent une à une, car on dispose de l’autonomie nécessaire pour le faire soi-même, et le faire vite.
- Existe-t-il des secteurs d’activités pour lesquels le niveau d’efficacité est plus élevé ?
Je ne dispose pas des données statistiques globales pour l’évaluer, mais je pense que les entreprises de toute typologie et de toutes activités tirent profit des outils numériques aussi bien pour leur référencement local que l’internationalisation.
- L’obsession d’optimiser sa visibilité en ligne, ce n’est pas contre-productif pour le commerce de proximité ?
Au contraire, c’est une nouvelle opportunité de se rendre visible. Le commerce de proximité fait de l’affichage et circonscrit sa promotion à sa ville. Là, pour le coup, il va s’assurer une visibilité accrue auprès de personnes qui ont des tendances de consommation différentes et qui vont utiliser des instruments numériques pour s’informer et venir à lui. Son noyau local de clientèle est non seulement préservé mais il a vocation à grossir.
- Est-ce que ça fonctionne aussi dans l’autre sens : Google répond-il aux besoins qui remontent du terrain économique ?
C’est précisément l’objet de nos ateliers numériques. Google va à la rencontre de tous les territoires. Le but, c’est de dispenser les compétences numériques et de récolter en retour les besoins du terrain qui serviront de base à l’élaboration de nos futurs sujets de conférence. Des besoins souvent spécifiques à une région, ce qui lui confère une identité singulière dans un univers mondialisé.
- Imaginons pour vous un retour en Corse dans dix ans. Vous avez une petite idée de ce que sera alors la technologie numérique Google ?
La vision est à trop long terme et les outils évoluent trop vite pour avoir la prétention de répondre à la question. Par exemple, Google vient de lancer Gemini, son nouveau modèle d’intelligence artificielle qui injecte du texte, du code, de l’image et du son pour une interaction hautement performante. Le principe de nos ateliers est de maintenir une veille pour laisser à tous les acteurs d’un territoire la possibilité de se mettre constamment à jour.