[CORSE-MATIN] Le vol Calvi-Londres Stansted inauguré en grande pompe

[CORSE-MATIN] Le vol Calvi-Londres Stansted inauguré en grande pompe

Pour les acteurs du tourisme et les socioprofessionnels de la Balagne, la desserte opérée par Air Corsica constitue une opportunité supplémentaire de doper la fréquentation touristique et de conforter la plateforme aéroportuaire.

Samedi à 11 h 45 très précise, Capi Corsu, l’Airbus A320 d’Air Corsica a décollé de l’aéroport de Calvi Santa-Catalina. Stéphane Guascchi, commandant de bord, aussi directeur du personnel navigant de la compagnie et instructeur sur Airbus A320 était aux commandes.

Quelques minutes plus tôt, l’appareil avait été salué par une gerbe d’eau propulsée par les pompiers de la plateforme aéroportuaire. La tradition est respectée pour le départ du premier vol Calvi-Londres Stansted. Les 110 premiers passagers ont également eu droit à quelques attentions spécifiques pour la circonstance ; distribution de casquettes en guise de souvenirs à l’embarquement, coupe de champagne et mignardises pendant le trajet qui durera deux heures. Dans la liste, figurent des insulaires qui ont choisi de passer quelques jours de congés outre Manche, des Anglais de retour au bercail, à l’issue d’un séjour corse en général et balanin en particulier.

Au sol, l’évènement avait rassemblé les acteurs économiques locaux et régionaux. Philippe Dandrieux, président du directoire d’Air Corsica, inaugure la nouvelle ligne en présence, entre autres, de Pierre Negretti, président de la délégation Balagne au sein de la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Corse – CCI 2B -, de Vanina Borromei, conseillère exécutive et présidente de l’office des transports, les représentants des offices intercommunaux tourisme de Balagne, des hôteliers et des agents de voyages de la microrégion, ainsi que des élus locaux.

Ainsi s’exprime, y compris sur le mode de la mondanité, une volonté de travailler tous ensemble. Dans sa conquête du Royaume-Uni, Air Corsica est accompagnée par de nombreux partenaires locaux ; les CCI, l’agence de tourisme de la Corse, l’office des transports, les offices de tourisme, les socioprofessionnels de l’hébergement, de la gastronomie, de la viticulture et, au-delà, de tous les secteurs en lien avec l’activité touristique”, se félicite le président du directoire.

Un lien historique avec les Anglais

Et désormais, Calvi, constitue un atout supplémentaire dans la stratégie du transporteur aérien. On conquiert le ciel international de manière graduelle et on tire des enseignements de l’expérience acquise. “Après avoir enregistré des résultats encourageants sur les lignes Ajaccio, Bastia, Figari-Londres Stansted, à la fin de la saison 2018, nous avons décidé de continuer à nous développer vers l’Europe”, indique-t-on depuis Air Corsica.

L’approche à l’avantage de permettre à la compagnie “d’augmenter ses parts de marché” d’une part, et d’autre part, à “favoriser le rayonnement économique de la Corse”. On reproduit et on conforte le modèle. Tout en prenant de l’avance sur le calendrier. En 2019, les rotations entre Ajaccio, Bastia, Londres Stansted reprennent le 18 avril, contre le 3 mai l’an dernier. Depuis Figari, le lien aérien s’établit à partir du 11 mai, contre le 2 juin. Calvi Santa-Catalina complète le dispositif, soit 3 960 sièges déployés depuis la Balagne jusqu’au 12 octobre. Une initiative très bien accueillie à l’échelon local. “Nous voilà positionnés comme les trois autres aéroports de Corse, au coeur du marché anglais, afin de développer la fréquentation touristique de la Balagne. Nous sommes bien partis pour faire une bonne saison”, se félicite Pierre Negretti.

Un enthousiasme partagé par Jean-Baptiste Ceccaldi, président de l’office intercommunal de Calvi-Balagne. “Nous étions en attente de cette ligne. Il était tout à fait logique que notre tour arrive. Et la démarche s’est enfin concrétisée.”

D’autant que l’innovation s’inscrit pleinement dans l’ordre des choses. “Nous entretenons un lien historique fort avec la clientèle anglaise depuis l’après-guerre. Les Anglais ont été parmi les premiers touristes en Balagne”, poursuit-il.

La dynamique à l’oeuvre a en plus le mérite de donner foi dans un progrès possible à l’échelon de la plateforme aéroportuaire. Au passage, on déjoue les prévisions pessimistes. “L’aéroport de Calvi ne régresse pas mais bat ses records de trafic, il ne ferme pas mais il s’ouvre au marché et à l’international, il ne faiblit pas et son équilibre économique est toujours plus robuste” insiste-t-il.

Et les partenaires ne comptent pas s’en tenir aux décollages et aux atterrissages de l’A320. “L’intérêt pour nous est, en collaboration avec la compagnie, de concevoir des campagnes promotionnelles, des opérations de marketing auprès des opérateurs du tourisme à Londres, en particulier s’agissant du hors saison. La pérennisation de la desserte est un enjeu majeur”, développe Jean-Baptiste Ceccaldi.

On a posé des impératifs au plan régional aussi. “Nous avons lancé une réflexion sur une ouverture de lignes à l’année avec trois rotations par semaine vers les grandes destinations européennes comme Londres, Madrid, ou encore Milan. Un appel d’offres sera lancé et dès 2020, nous espérons l’ouverture de ces dessertes”, insiste Vanina Borromei. À confirmer.

En fin de semaine de préférence

À Calvi, comme à Ajaccio, Bastia et Figari, les avions arrivent et repartent à destination de Stansted le week-end. “Les jours d’opération sont concentrés sur les vendredis, samedis et dimanches. Car c’est à ces moments-là que la demande de la clientèle est la plus importante. Le jeudi est une autre journée de référence, de façon à favoriser les courts, moyens et longs séjours”, indique-t-on à Air Corsica.

Un à quatre vols hebdomadaires sont prévus selon les aéroports insulaires, et dans le même élan, on mise sur la mobilité des Anglais. “Ces fréquences facilitent les entrées et les sorties par l’un ou l’autre des aéroports, indifféremment. Par exemple, un touriste anglais peut arriver à Calvi et repartir par Bastia. Les combinaisons sont multiples”, affirme-t-on. À cela vient s’ajouter une politique tarifaire très attractive. D’autant qu’Air Corsica, à la différence des compagnies low cost, inclut tous les services dans le billet. Compter 69 euros pour un aller simple. Un prix d’appel modifiable sans pénalité.

A proximité de Cambridge aussi

Standsted, au lieu d’Heathrow ou Gatwick. Plusieurs arguments ont poussé Air Corsica à préférer ce tarmac londonien. À commencer par les possibilités de développement offertes par la plateforme. “Stansted est en pleine expansion tandis que les deux autres aéroports londoniens sont saturés. Par conséquent, notre compagnie est en mesure d’obtenir des créneaux horaires qui permettent à ses passagers de profiter au mieux de leur séjour, dans un sens comme dans l’autre”, observe-t-on . Les coûts aéroportuaires représentent un autre motif de satisfaction. “Ce site reste le moins cher en termes de taxes et de services”, poursuit-on.

En outre, on se rapproche de touristes potentiels. “Cet aéroport est adossé à une zone de chalandise très attractive et particulièrement concentrée. 28 millions de passagers y transitent chaque année. 40 pays sont desservis, ce qui correspond à 200 destinations internationales.” Autre avantage, la plateforme en périphérie “capte toute la clientèle située dans le South East et les Midlands”. Parmi celle-ci, les habitants et les étudiants de Cambridge. Entre 35 et 46 minutes seront nécessaires, selon l’itinéraire proposé, pour rejoindre le coeur de Londres, au rythme ferroviaire du London Stansted express.

 VÉRONIQUE EMMANUELLI