[CORSE-MATIN] Le comité de suivi de l’activité touristique en ordre de marche

[CORSE-MATIN] Le comité de suivi de l’activité touristique en ordre de marche

L’instance réunit agences et office de la collectivité de Corse ainsi que les chambres de commerce et d’industrie de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Pour un meilleur partage de l’information et une réactivité accrue.

Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, Jean-Christophe Angelini, président de l’agence de développement de la Corse – Adec – Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’agence du tourisme de la Corse, Vanina Borromei, présidente de l’office des transports – OTC – ainsi que Jean Dominici et Paul Marcaggi, respectivement présidents de la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud ont pris l’habitude de se rencontrer de façon régulière tout au long des mois écoulés.

Dans la continuité du travail entrepris, ils se sont retrouvés mardi après-midi dans les locaux de la collectivité de Corse – CdC – pour annoncer la création d’un “comité de suivi de l’activité touristique”, contrôlé et piloté par l’ATC.

Le modèle que les partenaires entendent promouvoir est inspiré, pour partie au moins, par un début de saison moins radieux que les précédents. “Les premiers chiffres portés à notre connaissance, s’agissant de la fréquentation touristique, sont révélateurs d’un repli. Ce qui nous a poussés à intensifier nos échanges et à intervenir rapidement à travers un certain nombre de mesures et de propositions. L’idée étant bien sûr de conforter l’activité touristique dans son rôle de locomotive du développement économique général. Dans cette optique, une approche partenariale est indispensable“, insiste le président de l’exécutif.

Selon les élus territoriaux et consulaires, différents facteurs se sont conjugués pour assombrir l’avant-saison touristique, comme les Gilets jaunes, une météo défavorable, l’effet ponts annulés par un 1er et un 8 mai tombant un mercredi. C’est la faute aux caprices de la conjoncture mais pas seulement. “Il est impératif de prendre en considération le contexte actuel mais aussi de travailler de façon plus structurelle sur le modèle de l’économie touristique corse“, analyse la présidente de l’ATC.

Une première

Car le tourisme au plan européen et mondial est un système caractérisé par des tendances fortes mais très évolutives. Les années passent, les comportements changent. “Dorénavant, par exemple, les gens sont enclins à effectuer leurs réservations s’agissant du transport, de l’hébergement au dernier moment“, souligne la présidente de l’ATC.

Un état des lieux qui pousse d’un commun accord “à l’action coordonnée“, “à l’échange rapide d’informations pour apporter une réponse à la fois mesurée et appropriée à la situation nouvelle, susceptible d’advenir dans le mois prochain ou dans six mois, quel que soit l’aléa“.

Et le comité de suivi sera, à ce stade, l’élément-clé de l’approche. “Il s’agit, en effet, d’un outil destiné à améliorer le partage des données statistiques, à étoffer les indicateurs d’évaluation afin de connaître au jour le jour l’évolution des flux sur notre territoire et, par conséquent, d’accroître la réactivité de chacun“, résume la présidente de l’ATC.

Dans le détail, en vertu “d’une logique collégiale au sein de l’exécutif et dans un souci de coordination plus large“, selon les termes du président de l’Adec, on se trouve en mesure d’assurer tout à la fois le suivi de l’offre touristique, de la fréquentation des hébergements, des équipements touristiques, d’acquérir une connaissance plus fine des attentes des clientèles françaises et étrangères, de mesurer l’impact du tourisme en matière de consommation, d’emploi.

Ce qui reviendra, le cas échéant, à “mener une action plus efficace sur les marchés, sur les ailes de saison, à anticiper des campagnes“, ou encore à recourir aux dispositifs d’aide appropriés. Tout dépend.

Auparavant, les partenaires consulaires “du Nord au Sud” n’ont pas été sollicités au hasard. Ils sont, par définition, les plus observateurs du groupe. “Nous disposons des chiffres relatifs à l’activité quotidienne des ports comme des aéroports“, rappelle Jean Dominici. Il reste ensuite à élever le niveau de connaissance en traitant et analysant les données collectées.

La mobilisation est forte et inédite aussi. “Pour la première fois, nous parlons de la saison au moment où celle-ci débute et non lorsqu’elle s’achève. Ce qui représente une capacité d’action nouvelle“, estime-t-on depuis la CCI 2B.

Quoi qu’il en soit, mi-juin, rien n’est encore joué. C’est un fait, “l’économie touristique de la Corse doit de plus en plus être envisagée à l’année. Même si on ne peut pas nier le manque à gagner du mois de mai“, conclut Paul Marcaggi.

À suivre de près.

VERONIQUE EMMANUELLI