[CORSE-MATIN] Une reprise en douceur dans l’aérogare de Balagne

[CORSE-MATIN] Une reprise en douceur dans l’aérogare de Balagne

Après plusieurs mois de quasi-inactivité pour cause de confinement l’aéroport Sainte-Catherine de Calvi retrouve peu à peu un rythme et une fréquentation qui rappellent que l’été a bel et bien commencé.

Suite à la fermeture d’Orly, à la fin du mois de mars, la plateforme de Balagne n’a plus desservi que les aéroports de Nice et de Marseille, au rythme d’une ou deux rotations par jour seulement et, parfois, sans aucun avion durant le week-end. Le déconfinement progressif et la reprise des échanges touristiques entre la Corse et le Continent ont amorcé une reprise timide, durant ce mois de juin. Et c’est finalement la réouverture de l’aéroport de Paris-Orly, ce vendredi 26 juin, qui donne un sérieux coup d’accélérateur au trafic aérien vers la Balagne.

Ce week-end, pour la première fois de la saison, le tarmac calvais a commencé à chauffer en voyant défiler une bonne vingtaine de vols. Deux rotations depuis et vers la capitale se sont ajoutées aux vols quotidiens desservants Nice et Marseille, sans compter la liaison vers le Luxembourg assurée par la compagnie Luxair.

Dans le hall de l’aérogare, en milieu de journée d’hier, cette hausse de fréquentation s’est bien fait ressentir aux banques d’enregistrement et aux carrousels. En l’espace d’une heure à peine, deux vols arrivaient de Marseille et d’Orly tandis que deux autres partaient pour Nice et Orly. Les premières files d’attente, les premiers avions pleins marquent un début de retour à la normale.

Nous ne sommes qu’à 30% du trafic habituel à cette période de l’année, tempère Olivier Delprat, le responsable de l’escale Casavia de Calvi. C’est une reprise en douceur et qui s’opère avec une grande majorité de vols nationaux. Mais la programmation devrait augmenter cet été.

Le débat autour des horaires de la police aux frontières

Cette semaine et surtout le week-end prochain, le planning des vols s’accélère encore. Ainsi samedi 4 juillet des vols vers et depuis Bordeaux, Toulouse, Lille, Nantes, Lyon, Clermont-Ferrand, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg s’ajoutent aux habituelles dessertes de la délégation de service public.

À l’aéroport Sainte-Catherine, la police aux frontières (Paf) est seule à s’occuper du contrôle et de la surveillance des passagers, notamment hors espace Schengen. À Bastia, par exemple, un service de gendarmerie des transports aérien (GTA) complète les missions de surveillance des entrées et sorties, de respect des réglementations et mesures de sécurité, de lutte contre l’immigration et de sécurité publique.

Dans un courrier au préfet de région en date du jeudi 25 juin, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse, Jean Dominici, dénonçait les nouveaux horaires de ces fonctionnaires, qui n’assureront leurs missions que jusqu’à 18 h 30 cet été.

Cette limitation d’accès porte un préjudice certain aux efforts des socioprofessionnels de Balagne, ainsi qu’aux nôtres pour attirer et fidéliser une clientèle à fort potentiel, assure la CCI. Je vous serai particulièrement reconnaissant (…) de permettre aux services de la police aux frontières d’assurer une plage horaire plus conséquente. La proposition de se dérouter vers l’aéroport de Bastia ne sera ni acceptable ni satisfaisante.”

La réponse du préfet de Haute-Corse François Ravier est parvenue le lendemain, vendredi : “Depuis plusieurs années, les cycles de travail de la police aux frontières (…) sont adaptés au programme des vols réguliers. Ces horaires pouvant être adaptés si des vols réguliers étaient reprogrammés. Pour l’année 2020, à ce jour, aucun vol commercial régulier n’est prévu en dehors de la plage horaire pré-citée. Ces modalités d’adaptation sont plus difficilement transposables aux vols privés dont les horaires sont très aléatoires et les délais de prévenance souvent trop courts pour que les services de la police aux frontières puissent s’organiser.”

Au-delà des vols réguliers, ce sont surtout les vols d’aviation privée qui perdent en flexibilité, ne pouvant atterrir à Calvi après 18h30 (pour rappel, l’aéroport de CLY n’est ouvert que durant le jour aéronautique, aucun avion ne peut s’y poser la nuit). D’où la protestation, en milieu de semaine dernière, des socioprofessionnels de Balagne et particulièrement des hôteliers de prestige, voyant là une partie de leur clientèle subir de nouvelles contraintes.

La position de la CCI de Corse et celle des services de l’Etat n’a guère évolué durant le week-end.

Mais outre ce débat portant sur les horaires, le retour progressif de la fréquentation sur la plateforme aéroportuaire de Balagne est une excellente nouvelle, saluée à l’unanimité par les acteurs du tourisme.

J.-F.P