[CORSE-MATIN] Quand les formations collent aux besoins des entreprises

[CORSE-MATIN] Quand les formations collent aux besoins des entreprises

L’école de commerce et de management Corsica de la CCI de Corse enrichit son offre pour la rentrée à venir. Bac +2, Bac +3, les formations font l’objet d’un travail approfondi avec les professionnels concernés.

L’économie corse traverse une phase de transformation, se traduisant par une hausse d’attractivité de nombreux secteurs, dont l’hôtellerie, l’immobilier, la distribution ou le commerce. Le développement de ces secteurs s’accompagne ainsi logiquement d’une demande toujours plus accrue de salariés à la fois qualifiés, efficaces ainsi qu’opérationnels.

Pour répondre à cette demande croissante, l’école de commerce et de management Corsica de la CCI de Corse a récemment enrichi son offre de formation. Ainsi, seront lancées à la rentrée quatre nouvelles formations d’une durée d’un an. L’une d’entre elles mènera au niveau Bac +2 (il s’agit de « Assistant manager loisir hôtellerie restauration ») et les trois autres mèneront au Bac +3 (« Responsable d’un centre de profit tourisme, hôtellerie, restauration ». « Responsable de développement commercial immobilier » et « Responsable distribution omnicanal »).

Lucien Barbolosi, directeur de cette école, indique que l’adaptation des programmes de formation se fait au terme d’un « travail de fond, réalisé directement avec les professionnels concernés », prenant la forme « d’études régulières menées dans le cadre d’un groupe interconsulaire ». L’objectif est clair : « Connaître leurs besoins d’emplois et de compétences pour y répondre de la meilleure manière. »

Les enjeux de la formation en alternance sont multiples. Pour Lucien Barbolosi, une telle formation « permet de répondre aux besoins d’emploi et de compétences des chefs d’entreprise, et donc de l’économie globale », en élevant en outre le niveau de qualification. Pour les jeunes, le directeur de formation observe que « l’alternance leur permet de trouver un emploi qui correspond à leur niveau de qualification ». Ainsi, le taux d’insertion en emploi des apprentis qui suivent une formation au sein de cette école et qui désirent poursuivre dans le monde du travail est de 90 %.

L’expérience en plus

Les jeunes suivant une formation en alternance observent aussi les avantages de leur expérience. Émilie. 25 ans, est issue de l’organisme de formation Aflokkat. Elle s’est tournée vers une alternance en protection maternelle infantile (PMI) auprès de la Collectivité de Corse, après avoir observé que l’environnement scolaire ne lui « permettait pas d’être exposée aux situations rencontrées dans le monde professionnel ». Elle est actuellement en formation dans le secteur médico-social, en « constante évolution et en manque de moyens humains ». De telles perspectives n’ont fait que renforcer son choix pour cette voie d’apprentissage, lui permettant de manière « quasi certaine d’entrer dans le monde professionnel au terme de cette formation ».

On compte cette année plus de 2 100 apprentis en Corse, contre 1 920 il y a 3 ans. Un développement facilité par les « aides conséquentes de l’État, bien supérieures qu’auparavant, pouvant s’élever jusqu’à 8 000 euros », relate Didier Antoni, directeur de l’entreprise Cordirom, spécialisée dans la distribution. Ce dernier prend chaque année entre 2 et 3 alternants, qui constituent pour lui une ressource potentielle : « On garde les alternants s’ils nous conviennent et s’ils veulent rester ».  Ainsi, sur ses 32 employés, 5 d’entre eux sont des anciens alternants. Ils ont tous les 5 été embauchés en contrat à durée indéterminée.

L’alternance continue son développement en Corse, alors que l’île comptait selon l’INSEE en 2018 près de 11 000 jeunes inactifs ou au chômage, soit un jeune sur quatre.

ENZO CAILLAUD-COZ