[CORSE-MATIN] Une aide gratuite au diagnostic pour les entreprises

[CORSE-MATIN] Une aide gratuite au diagnostic pour les entreprises

Pour les entreprises qui souhaitent connaître leur positionnement sur le marché ou comparer leurs performances dans leur secteur d’activité, un diagnostic personnalisé estampillé Banque de France est accessible en quelques clics.

Si le dispositif n’est pas nouveau – sa création date de l’avant Covid – sa version a été repensée et simplifiée.

Pour la Banque de France, il s’agit de proposer une aide gratuite à l’ensemble des entreprises insulaires (27 000 ressortissants inscrits), via le relais de la Chambre de commerce et d’industrie de la Corse avec qui une convention vient d’être signée. Jusque-là, il y avait Géode comme moyen informatique moderne d’aide à la décision des entreprises dans leur stratégie commerciale et financière. La particularité d’Opale, comme rappelée par Hervé Gonsard, directeur général des Services à l’économie et du réseau de la Banque de France, c’est d’être totalement gratuit.

  • Un outil gratuit

Afin d’aider les TPE à prévenir d’éventuelles difficultés et à être en mesurer de les anticiper, l’Outil de positionnement et d’analyse en ligne des entreprises (Opale). Le chef d’entreprise a la possibilité de faire des simulations, d’évaluer les principaux ratios et de découvrir le résumé de sa situation financière, activité et résultats et équilibre financier. Un moyen pour identifier les points forts et les objectifs.

  • Des entreprises qui ont passé le cap des trois ans

Les entreprises doivent être à jour dans leur dépôt de bilan et avoir quelques années d’activités. Cette analyse doit pouvoir leur permettre d’élaborer des plans de gestion ou de développement en évaluant les impacts financiers de leurs projets.

  • Une analyse économique en quelques clics

Après avoir créé son compte qui prend quelques minutes, le chef d’entreprise entre son Siret sur une plateforme en ligne sécurisée. L’identifiant France-Connect est alors demandé. De façon quasi instantanée, grâce à une intelligence artificielle, une analyse est alors livrée à l’entrepreneur.

  • La CCI comme relais

Pour interpréter l’analyse, il faut connaître a minima les bases de la finance.

Raison pour laquelle, le chef d’entreprise peut retourner auprès du conseiller CCI pour demander une lecture ou exprimer le besoin d’avoir un rendez-vous avec un analyste Banque de France.

  • Une aide aussi pour la Banque de France

Avec cet outil, la Banque de France, qui dispose de succursale sur chaque territoire, affine sa lecture de la conjoncture économique afin d’accompagner au mieux les entreprises.

https://entreprises.banque-france.fr/opale

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L’épicière d’Oletta lauréate du prix banque de France

Il y a sept ans, elle a changé de vie et de région. Aujourd’hui, elle est la première lauréate régionale du Prix Banque de France du microcrédit. « Une récompense que je dédie à ma mère », a confié Delphine Cristiani. Certes, il y a ce chèque de 2 000 euros reçu et qui va lui permettre d’acheter du mobilier pour son commerce, signe de sa victoire, mais ce concours, c’est aussi la récompense d’une aventure. En quittant Toulon, et son métier d’agent de voyages, Delphine Cristiani n’avait qu’un seul projet : celui de rejoindre Oletta, le village de son père. « En discutant avec les gens, ils m’ont confié qu’il n’y avait plus de commerce alimentaire. » Elle allait donc ouvrir son épicerie. Il a alors fallu trouver un local à acheter. Restait à trouver les financements. « J’étais demandeuse d’emploi et j’ai donc été accompagnée par Corse active pour l’initiative. »

Plus tard, la commerçante a été confrontée aux réalités du marché avec des mois où la trésorerie fait défaut et menace la pérennité même du projet économique. « Je me suis tournée vers l’association Adie qui m’a soutenue et permis de protéger mon activité. » Comment ? En finançant sa diversification d’activité. « J’ai acheté un four et je vends mes propres canistrelli. J’ai même créé un site marchand en ligne. » Cette même association l’inscrira au concours régional piloté par la Banque de France qui, par le microcrédit, entend faciliter le retour à l’emploi ou la création d’entreprise. Parmi huit dossiers en lice, le sien a fait la différence. Il serait défendu au concours national en juin. Sans attendre le prochain podium, le résultat se retrouve déjà dans l’esprit de village qu’elle a su créer et entretenir dans son épicerie.

Pour Jean-Luc Chaussivert, le directeur régional Corse de la BDF, ce parcours est l’illustration « que des structures existent pour aider les entrepreneurs à investir. Donc croyez en vos projets, les obstacles peuvent être surmontés ».

D’aucuns sont déjà dans cette dynamique car selon de récentes statistiques, le nombre de créations d’entreprises par habitant en Corse serait supérieur à la moyenne nationale.

JULIE QUILICI-ORLANDI