La Lettre | Olivia Grégoire à la CCI de Corse : Simplifions-nous la vie !

La Lettre | Olivia Grégoire à la CCI de Corse : Simplifions-nous la vie !

C’est le cri de ralliement partagé entre Olivia Grégoire, la ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, venue à la rencontre des petites et moyennes entreprises pour expliquer sa volonté de les délester de quelques boulets administratifs, et Jean Dominici pour qui la réforme consulaire est le nec plus ultra de la simplification…

L’hydre de Lerne, le fameux serpent aquatique de la mythologie grecque dont les têtes repoussaient en plus grand nombre, faisait partie de la garde rapprochée d’Olivia Grégoire. Devant son auditoire de chefs d’entreprise installés dans la salle des délibérations de l’hôtel consulaire de Bastia, elle a en effet convoqué ce monstre polycéphale pour le comparer aux contraintes des normes de l’administration française. La métaphore est d’autant plus recevable qu’elle est utilisée par un membre du gouvernement, en l’occurrence la ministre en charge du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, le trépied sur lequel repose l’essentiel de l’activité économique de la Corse. En revanche, on ignore encore si les dispositifs législatifs expérimentaux qu’elle entend mettre en œuvre dès le début de cette année pour en venir à bout seront aussi efficaces que la flèche empoisonnée décochée par Hercule au cours de ses célèbres Travaux, la victoire sur l’hydre étant le deuxième pour être précis.

Mais à défaut de pouvoir mesurer dans l’immédiat son degré de bravoure, on peut déjà croiser les doigts pour sa réussite, car au cours de ces dernières décennies, les gouvernements successifs qui se sont attelés au « choc de la simplification » ont tous bu le bouillon. Il faut croire que les reptiles vénéneux des pesanteurs administratives ont la peau dure et elle ne mue pas…

« IL N’Y A RIEN DE PLUS COMPLIQUÉ QUE DE SIMPLIFIER »

Un mois après avoir lancé une consultation nationale auprès des acteurs économiques sur la nécessité de simplifier la vie des entrepreneurs, Olivia Grégoire a trouvé en Corse un aéropage de l’économie corse particulièrement réceptif à son discours dans une période où l’essentiel des marchés passent par le filtre régional, national et européen d’appels à projets et où la CCI de Corse lance un fonds d’ingénierie destiné à soutenir, une filière après l’autre, les démarches des entreprises pour y répondre valablement.

En accueillant la ministre, Jean Dominici a salué les propositions ambitieuses de son hôte et son engagement  dans  l’allègement  des  contraintes administratives qui pèsent en particulier sur les petites et moyennes entreprises : « Mais il n’y a rien de plus compliqué que de simplifier ! Beaucoup ont essayé et peu ont réussi. Aussi, je salue la méthode ascendante que vous avez adoptée, celle qui ne part pas d’un rapport ministériel mais celle qui remonte du terrain. Les politiques de proximité sont de loin les plus efficaces dès lors qu’il est question d’améliorer la vie quotidienne des chefs d’entreprise qui est déjà assez compliquée comme ça pour ne pas y rajouter les complexités liées aux transitions numériques, environnementales et sociétales. »

Le président de la CCI de Corse a pris soin de ne pas monopoliser la parole afin que l’essentiel du temps que la ministre a consenti à ce rendez-vous soit consacré aux échanges avec les représentants des différentes filières. Pour tout ce qui a trait à la fiscalité et aux principaux projets en cours, à l’exemple de l’école hôtelière, un document de fiches de synthèse a été remis en main propre.

« LA RÉFORME CONSULAIRE EST DEVENUE UNE ÉVIDENCE »

Le seul sujet que le président de la CCI de Corse a tenu à aborder a été celui de l’évolution statutaire du réseau consulaire, à savoir le transfert de tutelle de l’État à la Collectivité de Corse. Une réforme qui prend sa source dans la loi PACTE de 2019 et l’article 46 qui lui est dévolu. Tout récemment, sous l’impulsion commune de Bruno Le Maire et de Gilles Simeoni, le dispositif législatif est en voie de concrétisation. Pour en définir les modalités, les réunions et les échanges s’accélèrent entre les différentes équipes de Bercy, de la Collectivité de Corse et des chambres consulaires.

Dans l’esprit de Jean Dominici, ce projet s’inscrit parfaitement dans le droit fil de la… simplification.

«  Après  la  création  d’une  Collectivité  unique avec des pouvoirs étendus et des prérogatives renforcées, notamment dans les missions dont notre institution,  établissement  public  administratif  de l’État, est l’opérateur historique (gestion des ports, des aéroports, formation, soutien à l’économie…) le rapprochement est devenu évident pour éviter l’inefficacité et les contentieux d’un enchevêtrement institutionnel sur un territoire aussi petit que la Corse… »

À l’évidence, le président de la CCI de Corse prêchait une convaincue.

ARTICLE PARU DANS L’ÉDITION N°39 (janvier  2024) DE LA LETTRE – CCI DE CORSE

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