[CORSE-MATIN] Cybercriminalité : les entreprises doivent se protéger

[CORSE-MATIN] Cybercriminalité : les entreprises doivent se protéger

Pour les aider à se protéger contre les attaques informatiques dont le nombre augmente fortement, la CCI de Corse organise des ateliers de cybersécurité mais elle peine à rassembler les entrepreneurs.

Cinq entrepreneurs corses ont récemment répondu à rappel de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse dans le cadre d’un atelier gratuit sur la cybersécurité, organisé à l’hôtel consulaire de Bastia, en partenariat avec Orange Business. « Le nombre d’attaques informatiques augmente de façon dramatique [..]. En appliquant de bonnes pratiques, vous pourrez réduire très significativement le risque », indiquait la chambre consulaire dans son carton d’invitation, mais seulement cinq participants, sur les centaines d’entreprises que compte l’agglomération bastiaise, ont répondu présent.

« Nous avons du mal à sensibiliser à cette thématique, admet Élisabeth Orsoni, responsable du pôle technologies de l’information et de la communication de la CCI de Corse. Les entreprises ne se rendent pas compte qu’elles sont une cible potentielle. C’est pour cette raison que nous devons continuer ces ateliers, pour alerter et pour que les entrepreneurs apprennent les bons réflexes. »

Stéphane Olive, animateur de l’atelier, a exposé ces bons réflexes. « Vos fichiers clients ont une véritable valeur marchande sur Internet, introduit-il. À chaque fois que vous créez un site, un compte Instagram ou autre, c’est comme si vous ouvriez une nouvelle porte vers vos données pour les hackers. Ces comptes sont importants pour votre business, je ne vous dis pas de ne pas les créer, je vais vous apprendre à les protéger. »

Sensibiliser son équipe

Premiers conseils : verrouiller ses comptes avec des mots de passe longs, activer la double authentification mais aussi faire toutes les mises à jour demandées et, élément important, sensibiliser son équipe. « De mon expérience personnelle, 30 à 40 % des entrepreneurs que je rencontre ont déjà été piratés, souligne Stéphane Olive. Souvent, c’est parce qu’eux-mêmes n’étaient pas assez alertés sur les questions de cybersécurité ou sinon, c’est parce qu’ils n’avaient pas formé leurs employés. »

Explications des différentes cyberattaques possibles, types de logiciels à installer, réflexes à avoir en cas d’attaque… De nombreuses thématiques ont été abordées par ce spécialiste qui a conclu son intervention par des conseils personnalisés, en fonction du domaine d’activité. C’était une expérience « intéressante et très utile » pour Pascale, l’une des participantes : « Je retiens surtout qu’il faut que j’accorde plus d’attention à mes mots de passe et que je mette à jour les antivirus. »

À voir si de nouveaux entrepreneurs seront tentés par l’expérience lors des prochains ateliers. En tout cas, c’est ce qu’espère la CCI de Corse.

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65 % : C’est la part des PME qui n’ont aucune politique de protection des données en France selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

7 000 € : C’est le coût médian d’une cyberattaque pour les TPE en France, selon Hiscox assurances en 2021.

50 000 € : C’est le préjudice minimum subi par 20 % des TPE en France selon le Medef. Pour 13 % d’entre elles, le préjudice franchit la barre des 100 000 €.

MARIE STOUVENOT