[La Lettre] Crise sanitaire : le bonheur est dans le prêt

[La Lettre] Crise sanitaire : le bonheur est dans le prêt

Dans l’attente confiante de la formalisation d’un accord entre l’État et la Collectivité de Corse, notre chambre a pris de nouvelles initiatives fortes et immédiates en faveur de ses ressortissants pour alléger leur fardeau et préparer la saison qui arrive à grandes enjambées…

La poussée d’adrénaline réprimée chez les jeunes, le décor d’une campagne électorale qui se met en place avec ses pensées et ses arrière-pensées, la stratégie du soufflet qui alterne les séquences de tension et les moments d’apaisement entre l’État et la majorité territoriale, tout ceci n’a pas empêché les principaux protagonistes, préfet, Exécutif et monde économique à travers la CCI de Corse, de se mettre autour de la table des discussions. Chaque rencontre est un peu plus constructive que la précédente et contribue progressivement à assainir le climat alors que, dans les têtes, dans les caisses et dans les carnets de commandes et de réservations, l’horizon économique est aussi brumeux que celui que répandent régulièrement les nappes poisseuses de particules fines.

Entre l’État et ses interlocuteurs, on ne partage pas tout à fait le même diagnostic dans la lecture de certains indicateurs. Le premier les pense surestimés et les seconds tout à fait fiables. Mais la divergence interprétative ne constitue en aucun cas un écueil rédhibitoire. Chacun a la volonté de se retrousser les manches sur des constats objectifs partagés : certaines dispositions prises par le gouvernement pour y être déclinées dans les territoires ne concernent la Corse qu’à la marge. Gilles Simeoni fait, par exemple, référence à l’appel à projets et Jean Dominici à des mesures fiscales, notamment pour les productions, sans effet bénéfique pour l’industrie insulaire. En attendant un accord qui commence tout juste à s’esquisser, la CCI de Corse ne reste pas les bras ballants et descend à nouveau dans l’arène pour prendre le taureau par les cornes et, pour poursuivre la métaphore animalière, enfourcher deux chevaux de bataille pour soutenir ses ressortissants : le prêt garanti par l’État (PGE) et le prêt à taux zéro.

Prise en charge des frais liés aux PGE

Au 1er janvier, les prêts garantis par l’État représentaient, en volume, 970 millions d’euros mais le montant peut encore sensiblement grossir dans la mesure où les entreprises peuvent en contracter un jusqu’au 30 juin prochain avec des taux oscillant entre 1 et 2,5 % selon les établissements bancaires. Pour les premiers bénéficiaires, l’amortissement est déclenché. Malgré une certaine souplesse dans les modalités, comme le décalage d’une année du remboursement du capital, bien des entreprises lourdement lésées par la crise se retrouvent entre le marteau et l’enclume. Une aide ne remplacera jamais une activité et le remboursement d’une dette sera toujours plus pénible à assumer que des impôts basés sur des recettes. Aussi, la CCI de Corse et la Collectivité de Corse ont décidé de donner une nouvelle destination aux crédits disponibles du « fonds Sustegnu Covid 19 » : il s’agit de les réaffecter vers un dispositif de bonification et de prise en charge de l’ensemble des coûts générés par les PGE octroyés aux entreprises les plus fortement impactées, celles qui sont liées aux secteurs du tourisme, cafés, hôtels, restaurants, commerces de proximité. Ainsi, une partie du plan Salvezza, celle financée par des fonds régionaux, est mise en oeuvre (Voir la liste des aides).

La prise en charge de tous les coûts relatifs à la mise en place des PGE peut être partielle ou totale selon que le prêt est plafonné ou non à 100 000 euros. Par « coûts », il faut entendre les frais de garantie de l’État, les intérêts, les intérêts intercalaires et les éventuels frais de dossier, de telle sorte que le coût réel pour l’entreprise contractante sera nul ou quasiment nul. Dernière précision utile : les entreprises qui ont intégralement bénéficié du premier volet du « Fonds Sustegnu » ne peuvent prétendre à cette nouvelle bonification.

 

Booster la relance grâce au prêt à taux zéro

En revanche, toutes les entreprises, très petites, petites et moyennes sont sur le starting-block de la saison 2021 et se placent donc mentalement dans une logique de redémarrage économique après une paralysie forcée. Nous sommes déjà au mois de mars, c’est-à-dire sur la ligne de départ de la nouvelle période touristique printemps-été, et il faut avoir les yeux rivés sur le chronomètre car le compte-à-rebours a déjà commencé.

Là encore, la CCI de Corse est sur la piste avec le dossard du sprinter. Pour doper la relance et l’investissement des TPE/PME, elle propose un prêt à taux zéro avec le soutien financier de l’Agence de développement économique de la Corse et de l’État. D’un montant plafonné à 50 000 euros et d’une durée maximale de 60 mois, ce prêt à taux zéro, sans intérêt aucun ni frais de dossier, permettra à ses bénéficiaires de réaliser les investissements utiles à l’essor de leurs activités : aménagements, travaux, rénovation, mises aux normes, installation de logiciels, acquisition d’équipements, etc. Les frais et les intérêts de ces prêts baptisés « Relance – Investissement & développement TPE/PME », accordés par les banques partenaires de la place, sont entièrement pris en charge par la CCI de Corse de telle sorte que le coût du crédit soit réduit à néant. L’offre, qui sera accessible jusqu’au 31 décembre 2021, n’est pas exclusive. Elle peut être mobilisée isolément ou bien en complément d’autres dispositifs mis en oeuvre par l’État, la Collectivité de Corse et ses agences et offices. Pour en bénéficier, l’entreprise doit avoir moins de 11 salariés, être inscrite à un des deux registres du commerce et des sociétés de la Corse depuis au moins 3 ans et présenter un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 2 millions. Ne peuvent pas y accéder les sociétés civiles immobilières, les grandes surfaces commerciales et les établissements qui proposent des services et des contrats financiers. Au bout du compte, les entreprises en bavent toujours mais elles ne sont pas livrées à elles-mêmes. La CCI de Corse est omniprésente pour les aider à panser leurs plaies et à regarder l’avenir avec confiance

 

ARTICLE PARU DANS L’ÉDITION N°8 (MARS 2021) DE LA LETTRE – CCI DE CORSE

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