Revue de presse

[CORSE NET INFOS] Restriction du transport aérien Corse-Continent : un décret qui passe mal sur l’ile

L’article 10 du décret paru ce lundi au Journal Officiel limitant le trafic aérien des passagers entre la Corse et le continent ne passe pas du tout tant au sein du Directoire d’Air Corsica que des élus ainsi que des particuliers et professionnels du tourisme. Les réactions ne se sont pas faites attendre…

Ce 2 juin, la France entre en phase 2 du déconfinement, avec la réouverture de nombreux lieux et services et la libre circulation des Françaises d’une région à l’autre du Pays. Les modalités de cette réouverture sont fixées par le décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 qui dans son article 10 limite la circulation aérienne entre la Corse et le Continent à un motif impérieux. Après la publication du décret ce lundi au Journal Officiel, les réactions ont été nombreuses sur l’ile.

Pour Air Corsica c’est “l’incompréhension la plus totale”
Sollicitée par téléphone Marie-Hélène Casanova Servas, présidente du Conseil de Surveillance de la Compagnie aérienne Air Corsica se dit pour le moins choquée par la publication de ce décret : ” C’est pour nous l’incompréhension la plus totale. Nous sommes effectivement très étonnés à Air Corsica de ce décret, principalement pour deux raisons. La première est que cette annonce est complètement en contradiction avec les propos de liberté de déplacement prononcés tout récemment par le Premier ministre et la seconde c’est que cette mesure ne concerne que l’aérien.

Le plan mis en place par Air Corsica reste d’actualité
” Ce que je peux vous confirmer aujourd’hui c’est que le plan d’Air Corsica mis en place est toujours d’actualité. Nous étions tellement d’accord avec le principe de précaution mis en place que dans notre plan de vol nous avons prévu de monter crescendo de notre offre à partir du 15 juin.  Aujourd’hui, là encore force est de constater que l’Exécutif a raison dans la mesure ou le “Green Pass” et un contrôle sanitaire tel que nous l’avons proposé avaient beaucoup plus de sens. C’était une meilleure solution pour l’économie et le tourisme, en tout cas bien meilleure que celle d’une attestation pour motif impérieux” .
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 “La Corse écartée de la reprise économique par le Gouvernement”

Nous avons tout d’abord cru à une erreur – affirme dans un communiqué – le Collectif des Consulaires et des Organisations Professionnelles de la réunion CCI – Que ce soit en avion, train, voiture ou même bateau, ces déplacements sont désormais libres, c’est la règle, et la limitation ne concerne plus que nous en métropole, et c’est donc l’exception.
Cette ségrégation est à la fois liberticide pour les Corses, et totalement inéquitable pour l’accès de notre économie insulaire au redémarrage des flux touristiques qui va s’observer dès demain partout entre les régions continentales.
Comprenne qui pourra, ces même limitations Corse/Continent, et c’est d’ailleurs tant mieux, ne sont pas imposées pour les déplacements maritimes, seuls les flux aériens sont traités de manière spécifique sans raison ni même un début d’explication rationnelle.
Après avoir obtenu confirmation qu’il ne s’agit pas d’une erreur mais bien d’une volonté délibérée des autorités étatiques, il n’est donc plus question d’incohérence ni d’absurdité, mais bien d’une injustice, d’une grave injustice, lourde de sens et pleine de conséquences désastreuses pour notre économie.
Nous ne laisserons pas faire
Quel qu’en soit le prix, cette injustice doit être combattue et nous sommes déterminés à ce combat.
Sur le terrain de la protestation directe auprès des autorités préfectorales et gouvernementales d’abord, afin qu’elles reconsidèrent rapidement cette disposition, même si le mal est fait et la destination Corse, une fois de plus, stigmatisée.
Sur le plan judiciaire ensuite, nous allons dès demain saisir nos conseils pour déférer ces limitations insupportables et infondées devant les juridictions si elles ne sont pas retirées sans délai.
Sur le plan de la réaction collective et publique enfin, et nous appellerons à une vaste manifestation pour lutter contre cette injustice qui nous isole, nous distance et donc nous condamne.
Que personne n’en doute, ici comme ailleurs, nous ne laisserons pas disqualifier l’économie de la Corse et condamner injustement les femmes et les hommes qui travaillent dur et honnêtement depuis de longues années, à la ruine par quelque autorité administrative que ce soit.”

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Jean-Paul-Lottier

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[CORSE-MATIN] “Reprise d’activité”, la position de la CCI de Corse

Réagissant à la prise de position du Conseil exécutif de Corse relatif à la saison estivale 2020 et faisant suite à la réunion de travail de mardi, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Corse, Jean Dominici, déclare, « avec l’ensemble des représentants du monde économique », avoir « souligné depuis l’origine de la pandémie, la nécessité d’équilibrer de manière rassurante et dynamique tous les enjeux de cette crise, concilier la nécessaire préservation de la santé de nos concitoyens et l’indispensable reprise d’activité lorsqu’elle redevient possible ».

Selon Jean Dominici, cette prise de position de l’exécutif « donne des signes raisonnables en direction du redémarrage de nos échanges, du transport, de la saison touristique, du plan de relance… de la vie économique de la Corse de manière plus générale. Nous avons pour cela, en collaboration avec les organisations professionnelles, travaillé à un plan de reprise du transport aérien, un autre plan complémentaire de relance des échanges maritimes, construit, également en lien étroit avec les exemples et standards identifiés dans les plates-formes de transport et chez les opérateurs aériens notamment, des parcours de sécurisation sanitaire dans nos ports et aéroports, proposé d’améliorer les mesures d’urgence, le plan de redémarrage de juillet et le plan de transformation de septembre. »

Des points d’accord et une pierre d’achoppement avec le Conseil exécutif

Cependant, le président de la CCI régionale note que « si tous ces éléments sont en large part repris et partagés, et nous ne pouvons que nous en féliciter, il reste néanmoins un point important de désaccord au sujet du « Green Pass » que nous continuons à considérer comme inopérant dans sa mise en oeuvre et extrêmement dissuasif dans sa communication ; il y a mieux à faire et nos propositions sont sur la table.

Dès les annonces du Premier ministre, prévues ce jeudi 28 mai pour la suite des séquences de déconfinement, nous sommes évidemment prêts à participer aux instances de travail avec le Conseil exécutif de Corse et son président afin de poursuivre et concrétiser les différents dossiers qui seront les points d’appui du redémarrage économique tant attendu. »

F.L.

[CORSE NET INFOS] « L’Exécutif corse donne des signes raisonnables de reprise des échanges et de la saison touristique »

Réaction positive à chaud du président de la Chambre de commerce de Corse, Jean Dominici, au communiqué du Conseil exécutif demandant au gouvernement de sauver la saison touristique de l’île et de garantir la sécurité sanitaire de la Corse pendant la période estivale. S’il reste fermement opposé au GreenPass, le président Dominici se réjouit que ce communiqué donne « des signes raisonnables » du redémarrage de la vie économique insulaire et se dit prêt à travailler avec l’Exécutif régional sur un plan de relance des échanges aériens et maritimes.En savoir +

[CORSE-MATIN] « 4 657 demandes d’entreprises en difficulté »

Interview : Jean Dominici, Président de la CCI de Corse

Le confinement est prolongé. Pouvez-vous rappeler les mesures accessibles aux entreprises ?

Il faut d’abord préciser et comprendre que nos entreprises et nos commerçants ne veulent pas être aidés ou subventionnés, ils veulent tous et tout simplement travailler, et ce n’est qu’en désespoir de cause qu’ils se tournent vers les dispositifs existants pour tenter d’éviter une fermeture définitive. Les principales mesures en vigueur aujourd’hui sont le report et l’étalement des échéances sociales et fiscales (hors TVA), le recours simplifié et bonifié au chômage partiel, les dispositifs de renforcement de la trésorerie garantis par l’État et enfin le recours au fonds de solidarité et à l’aide forfaitaire de 1 500 € destiné à venir en aide aux plus petites entreprises, les plus touchées par la crise.

À ce jour, combien d’entre elles ont activé ces mesures ?

Pour faciliter l’accès à ces mesures et leur suivi, la cellule de « continuité économique » a été activée. La gestion est naturellement dans les mains de l’État qui coordonne l’ensemble des actions et des mesures. La Direccte est le point d’entrée unique d’inscription des entreprises en difficultés. Le dernier point que nous avons reçu recense 4 657 demandes.

Quid du fonds de solidarité ?

Le premier volet de 1500 € est opérationnel depuis le ler avril, il s’adresse aux TPE ayant fait l’objet des mesures de fermetures administratives, ou ayant perdu plus de 50% de leur C.A. II peut à présent être complété d’un second volet de 2 000 € à 5 000 € supplémentaires. Pour y accéder, il faut avoir bénéficié du volet 1, avoir au moins un salarié et pouvoir justifier d’un refus de prêt de trésorerie ou à défaut une absence de réponse de sa banque. Les demandes sont à formuler sur le portail de la Collectivité de Corse https://bit.ly/2VvVf4a

Face à l’urgence de trésorerie, quelle est la durée moyenne du traitement des dossiers instruits ?

Nous faisons face à une situation inédite. L’ensemble des entreprises et des secteurs d’activité sont impactés, les services ont été submergés de demandes et certains serveurs comme celui dédié aux déclarations du chômage partiel ont rapidement été saturés. Mais dans l’ensemble, l’accès aux différentes mesures a pu se faire dans les délais impartis, et un délai supplémentaire exceptionnel de 30 jours avec effet rétroactif a été mis en place pour la mobilisation du chômage partiel.

Il faut préparer le « jour d’après »

En interne, comment fonctionne la cellule de crise de la CCI régionale ?

Les services économiques de la CCI de Corse sont entièrement mobilisés, nos équipes sont présentes au siège de l’institution et sur nos antennes, à Bastia, Ajaccio, Porto-Vecchio, Corte, l’île-Rousse et Ghisonaccia. Notre mission première consiste à renseigner et accompagner nos chefs d’entreprise et nos commerçants, afin qu’ils puissent accéder à l’ensemble des mesures existantes. D’autre part, nous travaillons en partenariat avec la CdC pour compléter le train de mesures nationales par des dispositifs complémentaires et adaptés aux spécificités de nos entreprises et de notre territoire. Enfin, il faut préparer le « jour d’après », la sortie de la crise, le rebond. Nous devrons être prêts pour immédiatement mettre en oeuvre les plans de communication et de soutien aux différents opérateurs pour booster la destination dès la sortie de confinement.

Quel est votre état des lieux ?

Comme je vous le disais plus haut, nous faisons face à une situation inédite, c’est l’ensemble de l’économie qui est quasiment à l’arrêt, et à des degrés divers, toutes les entreprises et tous les secteurs d’activité sont impactés. Aux difficultés liées à la perte de chiffre d’affaires, à l’assèchement des trésoreries, s’ajoute un manque total de lisibilité sur la sortie de crise. Les chefs d’entreprise et les commerçants doivent en temps normal s’organiser, prévoir, pour décider et agir. Malheureusement aujourd’hui, ils n’ont aucune visibilité et aucune certitude sur la durée du confinement, la date et les conditions de déconfinement ou encore de réouverture de leurs établissements. À tout cela vient s’ajouter le spectre d’une saison touristique extrêmement dégradée. Quand on connaît le poids du tourisme sur notre petite économie insulaire, les effets néfastes directs, indirects et induits pourraient être considérables.

Plan de relance avec l’appui d’experts internationaux

Une pétition circule pour demander le report des soldes. Soutenez-vous cette position ?

Le dossier du report des dates des soldes estivales 2020 est en effet ouvert au plan national et le principe semble déjà acquis tant il est fortement soutenu par les fédérations concernées et en particulier celle de l’habillement, il restera naturellement à arbitrer le débat récurrent de la fixation de nouvelles dates. Pour ce qui nous concerne et afin de nous positionner avec la plus grande légitimité, nous envisageons de consulter par mailing l’ensemble des commerçants du secteur, ainsi que les unions commerciales de Corse, afin de soutenir la position majoritaire qui se dégagera de notre enquête.

Au regard de la situation, regrettez-vous que le projet « Click and drive » n’ait pas réussi à se concrétiser ?

Dans le domaine économique, ça ne sert à rien de nourrir des regrets et en période de crise, encore moins que d’habitude. Pour aider nos commerçants qui ont pu continuer à travailler pendant le confinement, nous avons pris une initiative spécifique à la crise. La chambre régionale de métiers et la chambre d’agriculture de Corse se sont associées à notre action pour mettre gratuitement en ligne un outil de géolocalisation permettant de référencer les commerçants, artisans et producteurs en activité, sur une seule et même adresse : www.compruqui.corsica

Au terme de cette crise, les entreprises devront se reconstruire. Pensez-vous que cela passera nécessairement par le développement du numérique ?

Certainement, mais c’est notre modèle économique dans son ensemble qu’il faudra réformer et reconstruire. La CCI de Corse lancera dans les prochains jours l’étude d’un plan de réformes et de relance économique avec l’appui d’experts internationaux, dont les premiers résultats pourront être disponibles à la fin du mois du juin.

JULIE QUILICI-ORLANDI

[CORSE-MATIN] En un clic, les commerces ouverts identifiés

Le dispositif est nouveau et permet, en temps de confinement, de donner de la visibilité aux commerçants et entreprises. Depuis plusieurs jours, une carte interactive a été mise en place par la Chambre de commerce de Corse, avec la participation des chambres régionales de métiers et d’agriculture, afin de localiser les commerces de proximité encore en activité.En savoir +